En Amérique, la peine de mort est infligée "non pas aux pires meurtriers, mais à ceux qui ont les pires avocats", selon le pénaliste Stephen Bright: un dossier examiné lundi par la Cour suprême vient illustrer cette dérive du principe d'égalité des citoyens devant la justice.
Carlos Ayestas a été condamné à la peine capitale pour avoir, en compagnie de deux complices, battu à mort une femme de 67 ans dont ils cambriolaient le domicile.
Selon ses défenseurs, le meurtrier avait un lourd passif: alcoolique depuis l'adolescence et victime de traumatismes crâniens, il souffrait de graves troubles psychiques.
Le code pénal américain stipule qu'un accusé sans ressources a droit à un avocat, à des moyens "raisonnablement nécessaires" pour sa défense, notamment pour établir des circonstances atténuant la gravité de ses actes.
Pas d'expertise mentale
Dans le cas de M. Ayestas, "l'avocat à son procès n'a rien fait durant un an et demi, jusqu'à environ un mois avant l'audience", souligne Lee Kovarsky, chargé de plaider pour le prisonnier à la Cour suprême.
"Un avocat sérieux doit vérifier l'histoire de son client, obtenir une expertise de sa santé mentale et rechercher quelle est la meilleure circonstance atténuante à exploiter. Rien de tout cela ne s'est produit".
L'expérience prouve que les jurys sont sensibles aux arguments de santé mentale, même face aux crimes les plus barbares.