Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à Washington le 14 octobre 2017

Le ministre de l'Economie, ici à Washington le 14 octobre, a annoncé que cette mesure ne concernera que les entreprises qui réalisent plus de un milliard d'euros de chiffre d'affaires.

afp.com/JIM WATSON

Trois cents entreprises, qui réalisent plus de un milliard d'euros de chiffre d'affaires, devront payer une surtaxe exceptionnelle en 2017 pour compenser l'annulation de la taxe sur les dividendes, a annoncé ce mardi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

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"C'est 300 entreprises sur des millions d'entreprises françaises. C'est uniquement les plus grosses entreprises, celles qui ont plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires", a déclaré Bruno Le Maire, invité du journal télévisé de France 2.

"Je fais appel à leur sens civique"

Le gouvernement compte ainsi récupérer dès cette année environ cinq milliards d'euros sur les dix milliards qu'il est contraint de rembourser aux entreprises qui ont payé depuis 2012 cette taxe sur les dividendes, invalidée par le Conseil constitutionnel, a précisé Bercy. Le solde sera remboursé directement par l'Etat.

Dans le détail, les entreprises réalisant de un à trois milliards d'euros de chiffres d'affaires verront le taux de l'impôt sur les société (IS) qu'elles payent passer cette année de 33% à 38%. Et celles dont le chiffre d'affaires dépasse les trois milliards d'euros se verront appliquer un taux d'IS de 45% au lieu de 33%, a détaillé Bercy. "J'ai conscience que je leur demande un effort considérable", mais "je fais appel à leur sens civique. Ce sont des entreprises qui se portent bien, qui ont de bons résultats. Je leur demande une contribution exceptionnelle", a défendu le ministre de l'Economie.

"Je préfère tenir bien les comptes publics de la Nation"

La surtaxe exceptionnelle devrait faire l'objet d'un projet de loi de finances rectificative d'urgence présenté jeudi en Conseil des ministres. Elle devrait permettre à la France de rester en dessous de la barre des 3% de déficit cette année, comme elle s'y est engagée auprès de Bruxelles, a laissé entendre Bruno Le Maire.

"Soit on laisse filer les déficits, soit on tient bien les comptes publics de la Nation. Je préfère tenir bien les comptes publics de la Nation. C'est rester en dehors des clous des règles européennes [...] ou garantir le respect des règles européennes par la France pour que notre voix retrouve toute sa crédibilité. Je préfère que notre voix française retrouve sa crédibilité", a-t-il affirmé.

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