Dans une époque où l’actualité est quotidiennement marquée par les attentats, par l’annonce répétée d’une apocalypse climatique prochaine et par la chronique de divers conflits sanglants, naviguer sur Internet peut se révéler très mauvais pour le moral. Mais depuis 2014, il existe un havre de paix dans le torrent quotidien de mauvaises nouvelles et de débats haineux qui se déversent sur votre fil Twitter : Cloud Twitter, « le Twitter des nuages ».
Par ce nom (non officiel), on désigne une communauté informelle d’internautes qui partagent régulièrement des photos de nuages sur le réseau social. Il s’agit d’un petit groupe qui se répond, toujours sur le même thread (fil de réponses), avec des images prises surtout aux Etats-Unis, mais aussi ailleurs dans le monde.
Selon Slate, qui consacre un article au sujet (en anglais), ces internautes ne se connaissent pas tous entre eux. « N’y a-t-il pas quelque chose de beau dans le fait qu’un groupe de parfaits étrangers partage des photos de nuages ? C’est peut-être la seule chose résolument positive qui subsiste encore sur Internet », écrit l’auteure de l’article.
Slate a retrouvé la créatrice de ce groupe, Rahawa Haile, une éditrice et auteure habitant à Oakland (Californie). Elle n’est pas la première à avoir posté des photos de nuages sur les réseaux sociaux. Il existe aussi une communauté de « cloudstagrammers », des usagers d’Instagram spécialisés dans ce type de photos.
Des fleurs et des poèmes
Après avoir découvert un livre sur « l’art de repérer les nuages », Rahawa Haile s’est mise à poster ce type d’images plus régulièrement. Les internautes – des amis, mais aussi des inconnus – n’ont pas répondu simplement par des retweets ou des mentions « j’aime », mais par leurs propres photos du ciel. Petit à petit, la communauté a grossi. « C’était une pause agréable dans le flot monotone des choses négatives que les gens tweetent habituellement », explique-t-elle à Slate.
Ancienne tweeteuse compulsive, Rahawa Haile songe désormais à quitter Twitter. Mais il y a cette « petite tranche de l’Internet » qui lui plaît encore. Et puis, Cloud Twitter n’est pas le seul espace de détente positive offert par le réseau, rappelle-t-elle. Il y a aussi le mot-clé #flowereport, pour les gens qui aiment les photos de fleurs, ou le Twitter Poetry Club, tous les lundis : « Les gens du monde entier postent des photos de poèmes qu’ils ont lus. »
Comme Cloud Twitter n’est pas vraiment une communauté, rien n’est organisé. Parfois, les gens tweetent beaucoup, parfois moins. Il leur arrive même de tweeter autre chose que des nuages. Et au fond, peu importe, puisque l’essentiel est de réintroduire un peu de calme sur Internet, sans contraintes.
Pour rejoindre Cloud Twitter, vous pouvez répondre au fil ci-dessous par une autre photo de nuages, ou bien, pourquoi pas, créer le vôtre.
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