L’armée française est l’une des plus féminisées d’Europe

16 % de femmes dans l'armée française, un taux stable depuis 2010. [© European External Action Service]

Moins d’un militaire français sur six est une femme. C’est peu, et c’est pourtant un record en Europe… Un article de notre partenaire La Tribune.

Le taux de féminisation des militaires du ministère des Armées s’élevait à 15,3 % en 2016 tandis que celui de gendarmerie était de 17,5 %.

La France dispose d’une des armées les plus féminisées d’Europe avec un taux moyen de féminisation de 16 % à fin 2016. Sinon la plus féminisée d’Europe, selon le onzième rapport du Haut comité d’évaluation de la condition militaire. Ainsi, le taux de féminisation des militaires du ministère des Armées s’élevait à 15,3 % en 2016. Un chiffre globalement stable depuis 2010. De son côté, la gendarmerie était féminisée à 17,5 %.

« Cette situation, en adéquation avec l’affirmation de la place des femmes dans le monde du travail et avec les avancées de l’égalité professionnelle entre les sexes, est aussi le fruit de la volonté des armées d’élargir les viviers de recrutement, notamment au moment de la professionnalisation des forces à partir de1996 », explique le Haut comité dans son rapport.

Enrôler des femmes dans les armées a eu pour objectif d’améliorer de façon « quantitative et qualitative » le recrutement, note le Haut comité. Le décret du 16 février 1998, qui a abrogé tous les quotas limitant l’accès des femmes aux emplois militaires, a permis aux armées d’ouvrir plus largement le recrutement aux femmes. Ce décret a toutefois réservé des emplois uniquement accessibles qu’à des hommes. Résultat, le taux de féminisation est passé de 7,5 % en 1995 à 16 % en 2016 avec une progression annuelle de l’ordre de 0,7 % à partir de 1998-1999.

Dans un rapport consacré à la mixité des métiers, l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) a d’ailleurs reconnu que depuis 2004 les progrès les plus significatifs avaient été réalisés parmi les forces de sécurité, notamment les forces armées. Cette évolution positive recouvre toutefois des réalités extrêmement diverses, avertit le Haut comité. Ainsi, le service de santé des armées (SSA) est féminisé à 58,8 %, le service du commissariat des armées (SCA) à 29,3 % et l’armée de l’air à 21,8 %.

Par ailleurs, si la spécialité « assistant de commandement, gestion ressources humaines et comptable logisticien » est féminisée à 47,8 % dans la marine, moins de 1 % des spécialistes du « combat des blindés » et de l’infanterie de l’armée de terre le sont, fait observer le Haut comité. Les effectifs en OPEX ne comptaient que 8 % de femmes en 2016. Enfin, les dynamiques de recrutements externes ont tendance à accroître la féminisation des officiers mais à diminuer celle des volontaires et des militaires du rang et, enfin, à équilibrer quasiment celle des sous-officiers.

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