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Entre impératifs climatiques et tiraillements politiques, la COP23 s’ouvre sous pression

Les signataires de l’accord de Paris sur le climat se retrouvent lundi à Bonn avec l’objectif de concrétiser ce traité, alors que les Etats-Unis ont décidé de s’en retirer.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 novembre 2017 à 06h54, modifié le 06 novembre 2017 à 08h41

Temps de Lecture 3 min.

Sous la pression de derniers bilans climatiques alarmants, la communauté internationale, Etats-Unis inclus, se retrouve lundi 6 novembre à Bonn, en Allemagne, avec pour mission d’avancer sur une urgente, mais délicate, mise en œuvre de l’accord de Paris contre le réchauffement.

Cette « COP23 », prévue jusqu’au 17 novembre au siège de la Convention climat de l’ONU, rassemblera les représentants de près de 200 pays, dont les Etats-Unis, pourtant donnés partants par le président Donald Trump.

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Un rapport scientifique américain approuvé par la Maison Blanche est venu le souligner vendredi : la période actuelle est la plus chaude de l’histoire de la civilisation moderne, et la situation va empirer sans une forte réduction des gaz à effet de serre (GES). Juste avant, un bilan de l’ONU a mis en garde contre l’écart « catastrophique » entre actions et besoins, au terme d’une année marquée par des désastres de grande ampleur, comme le dérèglement climatique en promet selon les experts (Irma le plus fort ouragan jamais mesuré dans l’Atlantique, Harvey qui généra les pluies les plus diluviennes relevées après un ouragan…).

Un bilan provisoire des températures pour 2017 doit être publié lundi à Bonn par l’Organisation météorologique mondiale.

« Préserver le consensus mondial »

« Nous devons préserver le consensus mondial en faveur d’une action forte » contre le réchauffement, dit le premier ministre fidjien Frank Bainimarama, qui présidera la COP23. « Où que nous vivions, nous sommes vulnérables et devons agir », insiste le responsable, qui ouvrira la conférence à 10 heures (heure locale et de Paris), au côté de la responsable climat de l’ONU Patricia Espinosa et du président du groupe des experts du GIEC Hoesung Lee.

C’est la première fois qu’une COP sera présidée par un petit Etat insulaire, de ceux parmi les plus menacés et aussi les plus impliqués dans ce combat. « On peut faire confiance à Fidji pour que la pression sur les grands pays émetteurs soit forte », relève Laurence Tubiana, ancienne négociatrice française.

A Paris fin 2015, les Etats ont présenté des engagements de réduction des GES qui se révèlent insuffisants. Or si le monde veut rester sous 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le pic d’émissions de GES devra survenir au plus tard en 2020, préviennent les scientifiques.

Tout l’enjeu est désormais de conduire les pays à réviser leurs ambitions. Et la première étape sera de lancer à Bonn un « dialogue » d’une année, autour des actions menées et à mener. L’autre mission très concrète de cette COP23 sera d’avancer sur les règles d’application de l’accord de Paris, une phase technique et éminemment politique : comment les pays rendent compte de leurs actions, quel suivi pour l’aide financière promise par les pays riches…

L’inconnue américaine

Le tout sur fond d’inconnue américaine. Washington, qui veut sortir de l’accord mais ne pourra le faire concrètement avant novembre 2020, a réaffirmé son intention de participer aux débats sur les règles d’application, dans l’idée de « protéger [ses] intérêts » nationaux.

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« Nous n’imaginons pas de grands feux d’artifice » du côté américain, dit cependant Andrew Steer, du think tank World Resources Institue, sis à Washington. Pour cet expert, « cette COP est très importante, car les enjeux sont au plus haut : dans les deux ans, nous devrons voir non seulement les Etats faire ce qu’ils ont promis de faire, mais s’engager à plus encore ». Boom des énergies renouvelables, efforts de la Chine… « Le tableau est encourageant. Le seul problème est que cela ne va pas assez vite ».

« Nous voyons de nombreux pays et des villes, des entreprises, prendre les choses en main », note aussi Paula Caballero, experte au WRI, pour qui il s’agit là du « voyage le plus remarquable qu’ait entrepris notre espèce : nous avons l’occasion de redéfinir notre mode de développement. Et la COP en est un moment-clé ».

Environ 20 000 participants sont attendus à Bonn : délégués, chefs d’Etats (l’Allemande Angela Merkel et le Français Emmanuel Macron le 15), activistes, scientifiques, mais aussi représentants de collectivités ou d’entreprises. Ils se répartiront entre la zone des négociations et une vaste zone de démonstrations des solutions concrètes, désormais vue comme un pilier incontournable des COP (mais cette année sans pavillon américain).

Le Monde avec AFP

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