Nicolas Sadirac : « 30 % des étudiants de 42 ont monté une entreprise »
L'école de code 42, créée en 2013 par Xavier Niel, accueille 900nouveaux étudiants pour sa quatrième rentrée, ce lundi 6 novembre. Nicolas Sadirac, le directeur général de l'établissement, dresse un bilan du cursus.
L'école attire-t-elle toujours autant que la première année, où 100.000 personnes s'étaient portées candidates ?
On tourne autour de 50.000 candidats par an et on a actuellement 3.500 étudiants. On est en train d'étudier la possibilité d'agrandir le bâtiment pour doubler sa taille. Une promotion comprend entre 900 et 1.000 étudiants et on voudrait monter à 1.500-2.000.
Que font vos étudiants lorsqu'ils quittent 42 ?
Environ 30 % d'entre eux montent une entreprise. Près de 150 ont été créées. Mais rarement avec des étudiants de l'école uniquement. L'ADN de 42 c'est la mixité. Beaucoup lancent des start-up avec des étudiants issus d'autres écoles, comme HEC, ou des entrepreneurs. On essaie d'avoir un milieu le plus riche possible, dans la même logique que Station F, pour promouvoir de nouvelles idées et créer de la valeur. Ceux qui ne choississent pas la création d'entreprise rejoignent des start-up, des PME ou des grandes entreprises comme Airbus.
> Sans 42, la pépite Side n'aurait sans doute pas vu le jour
> Jasmine Anteunis, de l'art à l'intelligence artificielle
> Baptiste Jamin, l'électron libre qui a cofondé Crisp
L'absence de diplôme reconnu par l'Etat n'est donc pas un frein ?
Pas du tout. La majorité des étudiants ne demandent même pas leur diplôme. Et beaucoup ne vont pas jusqu'au bout car ils trouvent du travail avant.
Vous avez exporté « 42 » dans la Silicon Valley, ouvert une réplique, « 101 », à Lyon. Vous avez l'ambition d'ouvrir d'autres établissements en France et à l'étranger ?
Si « 101 » marche bien à Lyon, on adoptera une stratégie qui ira dans ce sens-là. Quatre ans, c'est très jeune. On a voulu se laisser le temps d'établir les choses. On a énormément de sollicitations qui nous ont permis d'avancer. On vient à peine de démarrer l'idée d'avoir des relations internationales.
L'école « 42 » de San Francisco n'a pas le même succès que celle de Paris, semble-t-il…
Cela ne se passe pas très bien. On manque de visibilité. L'école de la Silicon Valley pourrait accueillir 10.000 étudiants. Pour l'instant on en a un peu moins de 1.000. Une école gratuite, ça paraît louche aux Américains. Ils sont plus conservateurs que les Français dans le domaine de l'éducation. Il faut réussir à les convaincre. En parallèle, ils ont une pénurie de développeurs qui est dramatique…
Anaëlle Grondin