Le gouvernement italien mobilise les banques pour relancer la natalité
Les couples pourront emprunter jusqu'à 10.000 euros avec une garantie de 50 % pris en charge par un fonds financé par l'Etat.
Par Olivier Tosseri
Les banques pourront-elles contribuer à enrayer le déclin démographique de l'Italie ? L'an dernier le pays a enregistré 474.000 naissances, le nombre le plus faible depuis l'unification de l'Italie en 1861. Accusé de ne rien faire pour soutenir les jeunes qui tentent de fonder une famille, le gouvernement italien a décidé de corriger en partie sa passivité dans ce domaine en soutenant les nouveaux parents qui cherchent à obtenir un prêt.
Le décret établissant en juin dernier un fonds de soutien à la natalité entre en effet ce mois-ci en vigueur. 14 millions d'euros sont destinés aux foyers avec un ou plusieurs enfants nés ou adoptés à partir du 1er janvier 2017. En 2018, le fonds sera doté de 24 millions d'euros puis 23 millions en 2019, 13 millions en 2020, pour finir à 6 millions d'euros annuels à partir de 2021.
Garantie publique
Les couples ne bénéficiant d'aucun garant car ils sont sans emploi ou précaires pourront ainsi contracter plus facilement un emprunt auprès des banques. Un accord entre le gouvernement et l'ABI (Association Bancaire Italienne) sera bientôt signé et la gestion du Fonds sera selon toute probabilité confiée à l'Inps (l'Institut national de prévoyance sociale).
L'Etat accordera ainsi des garanties aux banques qui ne pourront en réclamer d'ultérieures aux jeunes parents. Le décret qui institue le fonds de soutien à la natalité prévoit que la garantie couvre 50 % du prêt. « Elle est inconditionnelle, irrévocable et court pour l'entière durée de l'emprunt. » Une mesure valable jusqu'au troisième anniversaire de l'enfant ou pendant trois ans à partir de son adoption.
Un plafond de 10.000 euros
Elle vise à tenter de freiner le dépeuplement de l'Italie. Les chiffres de l'ISTAT sont alarmants avec une perte de 86.000 habitants l'an dernier. Les naissances, trop faibles, et l'immigration n'arrivent plus à compenser les décès.
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Les citoyens d'un pays membre de l'UE résidents dans la péninsule ainsi que les étrangers détenteurs d'un permis de séjour de longue durée pourront bénéficier de cette aide. Le plafond des emprunts a été fixé à 10.000 euros qui pourront être restitués sur 7 ans en 85 mensualités avec un taux identique à celui des prêts personnels.
D'après l'Observatoire national de Federconsumatori, l'arrivée d'un enfant entraîne des dépenses non négligeables. Entre les couches, les poussettes ou les visites médicales, le « coût » d'une première année de vie est estimé de 7 à 15.000 euros. Les banques pourront espérer la reconnaissance des nouveau-nés qui les poussera, peut-être, à devenir de futurs clients.