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Nouveau procès mercredi d'un condamné à mort pour blasphème en Mauritanie


Le nouveau procès en appel d'un Mauritanien dont la condamnation à mort pour un billet de blog jugé blasphématoire a été cassée par la Cour suprême s'ouvre mercredi à Nouadhibou (nord-ouest), où il est détenu depuis bientôt quatre ans.

Le prévenu, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir -également identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed- un musulman âgé d'une trentaine d'années, a été arrêté en janvier 2014 pour un article sur internet jugé blasphématoire envers le prophète de l'islam.

"Ould Mkheitir sera jugé demain mercredi par une cour d'appel autrement composée sur décision de la Cour suprême", a affirmé à l'AFP son avocate, Me Fatimata M'Baye.

"Son dossier est programmé dans le cadre de la session de la cour d'appel de Nouadhibou qui s'ouvre ce mardi", a-t-elle expliqué.

Une source judiciaire avait affirmé en octobre à l'AFP que ce nouveau procès, à la suite de la cassation prononcée par la Cour suprême le 31 janvier 2017, se tiendrait en novembre, sans indication de date.

La Cour suprême avait renvoyé le dossier devant une "Cour d'appel autrement composée pour corriger les erreurs commises", sans préciser ses griefs.

A la veille de ce nouveau procès, les organisations de défense des droits de l'homme Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont une fois de plus appelé à la cassation définitive de la condamnation de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir et à l'abandon des poursuites.

Le prévenu est un "prisonnier d'opinion, en détention depuis trois ans uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression et s'être élevé contre la discrimination", affirme Amnesty dans un communiqué.

"Il est bon que la cour d'appel réexamine cette affaire mais il n'aurait jamais dû être poursuivi", estime HRW.

Dans son article, le jeune homme critiquait l'utilisation de la religion pour justifier certaine discriminations dans la société mauritanienne, rappellent les ONG.

Le 3 novembre, un groupe qui a organisé de nombreux rassemblements pour réclamer son exécution a tenté d'en tenir un nouveau à Nouakchott, la capitale, mais en a été empêchée par la police, qui a brièvement interpellé certains manifestants .

En première instance, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir avait été reconnu coupable d'apostasie et condamné à mort le 24 décembre 2014 par la Cour criminelle de Nouadhibou.

Le 21 avril 2016, la Cour d'appel de Nouadhibou avait confirmé la peine de mort mais en requalifiant les faits en "mécréance", une accusation moins lourde prenant en compte son repentir, puis renvoyé son dossier devant la Cour suprême.

La peine capitale n'a plus été appliquée en Mauritanie depuis 1987. Cette affaire est le premier cas de condamnation à mort pour apostasie dans le pays.

Avec AFP

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