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« Ne laissons pas s’éteindre en nous la flamme du Kurdistan »

Des personnalités françaises, parmi lesquelles Anne Hidalgo et Bernard-Henri Lévy, dénoncent, dans une tribune au « Monde », le silence des « grandes puissances démocratiques » face au drame des Kurdes, « ce peuple ami de la France ».

Publié le 06 novembre 2017 à 10h20, modifié le 08 novembre 2017 à 07h07 Temps de Lecture 3 min.

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A Erbil, le 25 septembre, les Kurdes font la fête en cette journée de référendum pour l'indépendance du Kurdistan irakien.

Tribune. Un sentiment d’accablement, et d’injustice extrême, nous étreint et nous réunit pour lancer, ici, aujourd’hui, cet appel de Paris en faveur du Kurdistan. Voilà une nation amie qui sort de cent ans de lutte contre toutes les tyrannies. Voilà un peuple qui s’est porté, trois ans durant, seul au sol, sur mille kilomètres de front, contre l’organisation Etat islamique (EI). Voilà des femmes, des hommes, qui ont accueilli un million et demi de réfugiés chrétiens, yézidis, musulmans, qui fuyaient l’enfer islamiste.

Ce peuple, le 25 septembre 2017, se prononce, par un référendum démocratique, et à une majorité écrasante, en faveur d’une indépendance qui est son rêve séculaire. Il se prononce pour l’ouverture de pourparlers avec Bagdad, dont il est bien spécifié qu’ils prendront le temps qu’il faudra pour qu’un avenir solide, concerté, puisse se construire entre peuples constitutifs de la « fédération » irakienne.

Mais voilà que les grandes puissances démocratiques condamnent, par avance, ce référendum au nom de l’intégrité territoriale de l’Irak, ce pays déchiré, désuni, chaotique, qu’elles feignent, de manière incompréhensible, de tenir pour une donnée intangible de l’équilibre régional.

Le silence de la communauté internationale

Et voilà que, forts de cette condamnation du Kurdistan par ses alliés et amis d’hier, les pays voisins (Irak, bien sûr – mais aussi Iran et Turquie), qui tiennent les Kurdes pour un peuple décidément en trop, décrètent un embargo aérien et terrestre sur le Kurdistan ; l’enferment, ainsi que le million et demi de réfugiés, dans ses frontières ; et que l’Irak, à l’aide de chars américains et avec l’appui de milices chiites et de pasdarans venus d’Iran, passe à l’attaque, s’empare de la zone de Kirkouk, et affronte les peshmergas jusqu’à 50 kilomètres d’Erbil.

Nul ne semble réaliser que l’Iran met, un peu plus encore, la main sur l’Irak

Nul, alors, ne vient au secours du Kurdistan. Nul ne condamne l’agression de ces puissants voisins pour qui le silence de la communauté internationale est une aubaine permettant d’en finir avec ce trublion démocratique, ce mauvais exemple que serait un Kurdistan libre et indépendant dans une région qui cultive les régimes autoritaires, et opprime ses minorités.

Nul ne semble réaliser que l’Iran met, un peu plus encore, la main sur l’Irak, et achève d’ouvrir, avec la complicité du sinistre Bachar Al-Assad, le fameux corridor chiite dont Téhéran rêve depuis longtemps et qui a vocation à aller du Liban à Bahreïn.

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