Partager
Actu auto

Taxi sans chauffeur : le Français Navya se lance à Paris

Électrique et partagé, ce véhicule sans chauffeur à six places ambitionne de décrocher le titre du premier robot-taxi commercialisé dans le monde. Expérimentation prévue à Paris, d'ici la fin 2018.

réagir
Prototype de taxi-robot Navya Autonom Cab dans les rues de Paris (octobre 2017)

Avant de pouvoir s'élancer sans chauffeur dans les rues de Paris, le taxi-robot Navya Autonom Cab devra lever un obstacle juridique. D'ici là, les expérimentations se feront avec une personne chargée de reprendre la main en cas d'hésitation de la machine.

Image © Navya

Si l'on met de côté les innombrables expérimentations engagées un peu partout dans monde, l'engin en plastique de Navya peut effectivement prétendre être le premier taxi sans chauffeur. C'est-à-dire réellement sans volant ni pédale, au contraire des véhicules expérimentés en grand par Uber et Lyft qui, eux, conservent un chauffeur superviseur, chargé de reprendre la main lorsque la machine cafouille. Ce qui arrive encore souvent.

Le taxi que Navya baptise Autonom Cab n'a pas droit à l'erreur, lui. Car à la différence de la navette sans chauffeur Navya Autonom Shuttle (connue jusque-là sous le nom de Navya Arma) qui se contente de répéter un trajet fixe, à la manière d'un métro, le taxi-robot s'aventurera sur des itinéraires variables. Ce qui correspond au stade ultime de la délégation de la conduite, le niveau 5 de la conduite autonome.

Ce sont les passagers (au nombre de six) qui signifient leur destination via une application sur téléphone et c'est l'ordinateur de bord qui calcule l'itinéraire, sur des rues empruntées par tout un chacun. Fini les trajets "pépères" en site propre. On mesure la difficulté de la tâche du robot qui devra se frayer un chemin à travers la circulation urbaine, gérer la traversée des carrefours encombrés et garder un œil attentif sur les coursiers suicidaires et les piétons distraits. Gageons que les plus prudents attendront quelques mois pour voir comment la machine se débrouille avant de tenter l'expérience du taxi sans chauffeur.

Usage privé ou collectif pour le taxi sans chauffeur

Le défi paraît immense. Les prototypes les plus avancés chez Waymo, Audi et Renault (pour ne citer qu'eux) s'appuient tous sur une cartographie numérisée à très haute résolution qui ne couvre pas encore, loin s'en faut, toutes les rues de toutes les grandes villes. La société lyonnaise Navya (fondée en 2014) envisage pourtant de mettre en service dès le second trimestre 2018 les premiers exemplaires de son taxi Autonom Cab, en Europe et en Australie. On parle d'une expérimentation à Paris ou à Lyon.

La liste définitive des villes est pour l'heure inconnue, mais il s'agira forcément de quartiers numérisés avec une précision de l'ordre de la dizaine de centimètres. Au-delà, il serait trop risqué pour la voiture-robot de s'en remettre à ses seuls capteurs et caméras pour détecter les dangers et évaluer avec précision sa position sur la chaussée.

Par ailleurs, les autorités devront donner leur accord car, en l'état, la législation française née de la convention internationale de Vienne n'autorise les véhicules autonomes à circuler sans personne au volant. Une contrainte que les constructeurs s'emploient à faire lever en pesant dans les négociations internationales. En attendant, un ingénieur devra être présent à tout moment à bord du taxi-robot Navya Autonom Cab, lorsqu'il entamera ses courses expérimentales.

Augmenter le taux d'utilisation des taxis pour libérer de la place

"Derrière cette innovation technologique, je vois une promesse de nouveau service de mobilité", a commenté la ministre des Transports, Elisabeth Borne, accompagnée du ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard. "C'est important au moment où j'ai lancé les Assises de la mobilité, avec l'ambition de proposer des solutions de mobilité pour tous et dans tous les territoires". L'idée est qu'un taxi autonome et partagé accomplit davantage de courses qu'une voiture de place traditionnelle : de quoi optimiser le taux d'occupation du véhicule et libérer une place précieuse en ville.

La profession des chauffeurs de taxi doit-elle s'inquiéter ? Navya met en avant l'expérience tirée des quelque 200.000 passagers transportés et des 160.000 km parcourus sans accroc par ses navettes Navya Autonom Shuttle à Paris, en Suisse, aux USA et en Australie. Mais il reste à son taxi-robot à faire ses preuves. En particulier, les professionnels seront attentifs à la question de la rentabilité d'un véhicule dont le coût oscille pour l'instant entre 230.000 et 250.000 euros. Car Navya ne prétend pas se substituer aux entreprises du transport partagé, juste leur fournir un véhicule autonome "clé en main".

Une chose est sûre : le futur passager ne regrettera pas la conversation de l'artisan taxi, pas toujours bien inspiré. Navya propose d'agrémenter son voyage en diffusant des films sur des écrans implantés au plafond. Le constructeur évoque des visites interactives et culturelles de la ville, un accès aux sites de vente de places de cinéma et de musée et toutes sortes de services connectés.

Oubliez la tête de mannequin du robot-taxi dans le film d'anticipation Total Recall : les capacités de communication de l'ordinateur de la Navya Autonom Cab sont limités, outre l'interface sur votre téléphone, à un bandeau lumineux multicolore. De quoi signifier ses intentions aux piétons à l'approche d'un passage protégé.

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications