Politique

Soupçons d'emploi fictif : les explications peu convaincantes d'Anne Hidalgo

Dans un article du Canard Enchaîné, la maire de Paris essaie de justifier comment elle a pu cumuler ses salaires de directrice du travail et de première adjointe à la mairie de Paris entre 2001 et 2002.

Les explications peu convaincantes d'Anne Hidalgo sur ses deux emplois

BERTRAND GUAY/A.F.P.

Anne Hidalgo a-t-elle occupé un emploi fictif au début des années 2000 ? La question est posée depuis la publication d'un article dans le magazine Capital fin octobre révélant que la future maire de Paris avait perçu un salaire mensuel de 3.040 euros du ministère du Travail jusqu'en janvier 2003. A la même période, la socialiste mène la campagne pour les élections municipales parisiennes, à partir d'octobre 2000, avant d'être nommée première adjointe de Bertrand Delanoë en mars 2001. Deux fonctions chronophages et difficilement compatibles. Dès sa nomination, Anne Hidalgo ne demande ainsi plus qu'à travailler à " mi-temps " au cabinet de Marylise Lebranchu selon le Canard Enchaîné à paraître mercredi, puis à "quart temps" à compter de juillet 2001. Sa prime de cabinet tombe alors à 800 euros. Mais son traitement mensuel ne bouge pas et reste celui d'un emploi à temps-plein, à 3.040 euros mensuels.

Contactée par l’hebdomadaire satirique, la mairie de Paris assure qu’Anne Hidalgo a bien sollicité le contrôleur financier du ministère du Travail, mais qu’elle s’est heurtée au refus de ce dernier de « réduire sa rémunération en proportion de son temps de travail ». L’édile parisienne est toutefois incapable de fournir une preuve écrite d’une telle demande. Quand à sa participation à la campagne municipale parisienne, la municipalité assure qu’elle se faisait sur le temps libre de la future maire de Paris, c'est à dire « le soir et les week-end ».

La situation a duré jusqu’en 2002 lorsque la droite remporte la présidentielle. Anne Hidalgo, qui revient de congé maternité en juin, demande sa réintégration au ministère du Travail. Avant de se raviser le 21 août 2002, expliquant que « de nouvelles missions liées à (son) mandat d’élue (l’) empêchent d’assumer une activité professionnelle. » L’élue passe alors à un autre statut, celui de détachée de la fonction publique, et perd son traitement d’origine de directrice du Travail. Une décision qui interroge : pourquoi ne l’a-t-elle pas fait plus tôt ? « Elle pensait qu’elle pourrait faire les deux fonctions, mais elle a vu que c’était impossible, et elle a décidé de laisser tomber », explique la mairie de Paris au Canard Enchaîné. Deux ans de réflexion pendant lesquels la future maire de Paris se serait vue verser une somme avoisinant les 116.000 euros.