En général, quand étoile se transforme en supernova et explose, elle meurt. C'est du moins ce que l'on pensait jusqu'à maintenant. Des astronomes ont récemment découvert qu'une étoile qui s'était transformée en supernova avait survécu, puis s'était retransformée en supernova 60 ans plus tard, expliquent-ils dans une étude publiée dans Nature le 8 novembre, rapporte Science Alert.
La supernova en question, baptisée iPTF14hls, a été découverte en 2014. Au début, les astronomes pensaient qu'elle appartenait à la catégorie II-P, celle des étoiles supermassives dont le coeur s'est effondré sur lui-même, envoyant une onde de choc dans tout l'espace avant de se transformer en étoile à neutrons -une toute petite étoile incroyablement lourde.
Une luminosité anormale
Sauf que quelques mois après leur découverte, les astronomes se sont rendu compte qu'iPTF14hls ne se comportait pas comme une supernovae II-P normale. En 600 jours d'observations, les chercheurs ont constaté qu'iPTF14hls s'étaient assombrie puis rééclaircie au moins 5 fois. Or, normalement, les supernovae brillent faiblement mais constamment pendant quelques mois, avant de s'assombrir.
Les astronomes ont enquêté du côté des archives et ont découvert, à leur grand étonnement, qu'une explosion avait déjà eu lieu au même endroit en... 1954. "Cette supernova bouleverse tout ce qu'on pensait savoir sur leur fonctionnement", souligne Iair Arcavi, principal auteur de l'étude et chercheur à l'Université californienne Santa Barbara et à l'observatoire Las Cumbres.
EN IMAGES >> "Assassin", la supernova la plus puissante jamais observée
Les chercheurs pensent que cette étoile aurait pu être victime d'un mécanisme -déjà connu- pendant lequel des étoiles particulièrement massives se transforment en supernovae sans mourir. Une phénomène qui touche en principe les étoiles de 90 à 130 masses solaires, qui explosent une première fois, éjectent l'équivalent de 10 à 25 soleil dans l'espace, se stabilisent, explosent à nouveau jusqu'à se transformer en étoile à neutrons ou en trou noir.
Le plus gros casse-tête de ces 10 dernières années
"Sauf qu'on pensait que ce type d'explosion n'avait eu lieu qu'au début de l'univers, ajoute Andy Howell, un autre chercheur de l'université américaine. C'est un peu comme si on découvrait un dinosaure encore vivant aujourd'hui. On se demanderait si c'est vraiment d'un dinosaure, ou autre chose..."
En plus, dans ce modèle d'explosion par étape, il n'y a en principe pas de trace d'hydrogène observable. Or iPTF14hls a gardé l'équivalent de 10 masses solaires d'hydrogène dans son enveloppe après son explosion de 1954 . "C'est le plus gros casse-tête auquel nous sommes confrontés depuis presque 10 ans que nous étudions les explosions stellaires", s'amuse Iair Arcavi.
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