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Onfray & Polony TV, Le Média, BoxSons��� Les altermédias veulent faire leur trou

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Onfray & Polony TV, Le Média, BoxSons��� Les altermédias veulent faire leur trou

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Face aux vecteurs classiques de l'information, qu'ils jugent sévèrement, nombre de figures médiatiques ont lancé leurs propres plates-formes de news, au risque de devenir ceux qu'ils dénoncent.

La télé de papa aurait-elle vécu ? C'est, en tout cas, ce que revendiquent les nouvelles chapelles de l'information. Début septembre 2016, le philosophe Michel Onfray, cofondateur de l'Université populaire de Caen, lançait sur Internet sa propre webTV intitulée Onfray TV, « une chaînelibre et libertaire ». En mars de cette année, c'était au tour de Natacha Polony d'emboîter le pas du philosophe d'Argentan avec Polony TV, « parce que des naufrages médiatiques, il y en a eu beaucoup trop ces dernières années », plaidait-elle. En avril, Pascale Clark inaugurait BoxSons, un média sonore alternatif pour « écouter les gens de ce pays et faire entendre leur voix ». Plus récemment, sous l'impulsion de Sophia Chikirou, la directrice de la communication du mouvement de La France insoumise, un aréopage de personnalités marquées à gauche (entre autres la comédienne Josiane Balasko, la journaliste Aude Lancelin, l'ancien ministre Pierre Joxe ou l'humoriste Guillaume Meurice) ont signé une tribune dans le Monde appelant à la création « d'un nouveau média […], un espace qui agrège et rassemble des initiatives citoyennes » autour des valeurs de gauche. Il devrait voir le jour en janvier prochain. Bref : la mode est aux altermédias. Leur promesse : être des îlots de liberté dans un océan médiatique fermé et formaté. Incarner la grogne contre le monde de l'information. Avec une nouveauté : jusque-là, l'aventure du média alternatif était menée par les milieux confidentiels de militants politiques ; aujourd'hui, la fronde est menée par ceux-là mêmes qui, autrefois, participaient à ces médias… Et qui, parfois, continuent d'y avoir un pied !

Entre deux gorgées de jus d'orange, attablée à la terrasse d'un bistrot du Xe arrondissement de Paris, Natacha Polony s'en défend du bout des lèvres. « J'ai eu la chance d'obtenir des territoires de liberté, mais tout ça reste très fragile. Ça peut très bien s'arrêter. » Si, avant l'été, la journaliste a bien vu se terminer son émission, « Polonium », et perdu sa revue de presse sur Europe 1, depuis, elle est retombée sur ses pattes, reprenant son exercice de revue quotidienne sur LCI, de chroniqueuse dans l'émission d'Ardisson « Les Terriens du dimanche », de débatteuse sur France Inter et d'éditorialiste quotidienne sur Sud Radio…

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne