Europe : pour Macron, la «réconciliation» fait la force

Le président français et son homologue allemand ont inauguré un musée.

Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin), hier. Emmanuel Macron et le président allemand ont multiplié les gestes amicaux.
Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin), hier. Emmanuel Macron et le président allemand ont multiplié les gestes amicaux. AFP/Pool/Patrick Seeger

    Dans le froid glacial du Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin), des lycéens font défiler sur leurs tablettes des photos des présidents français et allemands ayant oeuvré à la réconciliation. Devant eux, Emmanuel Macron et Frank-Walter Steinmeier complètent l'album souvenir avec force accolades et gestes amicaux. Comme François Hollande et Joachim Gauck, il y a quatre ans, lors de la pause de la première pierre... Et bien d'autres avant eux. Le président de la République et son homologue allemand étaient réunis vendredi sur cette montagne vosgienne, « mangeuse d'hommes », pour inaugurer l'Historial consacré à l'une des plus sanglantes batailles de la Première Guerre mondiale. Un musée franco-allemand pour « avoir une histoire en commun », dit Macron.

    Aujourd'hui encore, « le travail de réconciliation n'est pas terminé », estime l'Elysée, qui évoque même une « thérapie collective » ! Alors qu'Emmanuel Macron mène campagne pour son projet de refondation européenne, ces commémorations ont une résonance très politique. « Helmut Kohl et François Mitterrand se donnaient la main pour sceller la réconciliation. Là, on est dans un autre moment, celui de la concrétisation et de la dynamique européenne », applaudit sur place le député apparenté MoDem Bruno Fuchs.

    Soutien appuyé aux projets de Macron

    Les deux chefs d'Etat, qui se sont entretenus à l'Elysée dans la matinée et ont déjeuné dans un restaurant de Soultz, ont ainsi insisté sur la nécessité de relancer l'Union. « Pour retrouver le sel de nos fondations communes [...], refonder autour d'une souveraineté commune une Europe qui protège nos concitoyens, plutôt qu'une Europe qui se déchire dans des guerres intestines », plaide Macron, qui insiste : « La meilleure réponse à cette mémoire partagée [...], c'est l'Europe. Notre Europe. »

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    Tandis que la chancelière Angela Merkel peine à former sa coalition gouvernementale — les discussions achoppant notamment sur les questions européennes —, le président Steinmeier a apporté hier un soutien appuyé au projet européen de son homologue. « Ce n'est pas la montagne qui est une mangeuse d'hommes, a-t-il insisté. C'est le nationalisme. »