Paris : voitures dégradées et squattées, Autolib’ dans le rouge

De plus en plus de voitures dans le nord-est de Paris font l’objet de vandalisme. Si l’on ajoute une baisse des abonnés et une dette qui augmente, Autolib’ est au bord de l’asphyxie.

 Rue de Sofia (XVIIIe), les voitures de la station ont été forcées et sont squattées par des marginaux.
Rue de Sofia (XVIIIe), les voitures de la station ont été forcées et sont squattées par des marginaux. LP/C.B.

    Un matin comme les autres, rue de Sofia, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ce mercredi 9 novembre, la station Autolib' de cette petite artère perpendiculaire au boulevard Barbès, derrière le magasin Tati, accueille ce jour-là six voitures… Qui présentent la même caractéristique : les joints des portières, arrachés ou découpé, pendent le long des véhicules, laissant apparaître le métal mis à nu. Tous ont été forcés. A l'intérieur de chaque Autolib', le même spectacle : paquets de cigarettes vides jetés sur le sol, emballages alimentaires abandonnés, épluchures de fruits, restes de nourriture. Et sur la banquette arrière, des hommes recroquevillés, endormis, seuls ou parfois même à deux, malgré l'exiguïté de l'habitacle : sur les six voitures, cinq sont squattées, et la dernière vient vraisemblablement d'être récemment abandonnée par son «locataire», puisque la portière est restée grand ouverte.

    LP/C.B.

    Rue de Sofia, la scène ne semble guère étonner qui que ce soit. Elle est habituelle. Quotidienne, même, et depuis des mois. «Jour et nuit», précise un riverain, qui ne souvient même plus d'avoir vu quelqu'un emprunter l'une des voitures de la station. «Ce n'est pas faute d'avoir alerté Autolib' ! Tout le monde est au courant, mais rien ne bouge. Ce sont des marginaux, toxicomanes pour certains. Ils dorment là, parfois jusqu'au milieu de l'après-midi, mangent dans les véhicules, qui sont dans un état de saleté repoussante… Sans parler de l'insécurité qu'une telle situation génère : les habitants ne se risquent pas à déloger les squatteurs de peur de se faire agresser».

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