Vers un remaniement a minima du gouvernement
Christophe Castaner va prendre samedi la tête d'En marche. Mais son départ du porte-parolat ne devrait pas bouleverser l'équilibre gouvernemental.
Son dernier point-presse devrait avoir lieu mercredi. Christophe Castaner prend le 18 novembre la tête d'En Marche et va par conséquent abandonner le poste de porte-parole du gouvernement. Il devrait en revanche garder son portefeuille de secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement. Emmanuel Macron et Edouard Philippe n'ont en effet prévu qu'un remaniement restreint, selon BFMTV . Déjà, fin octobre, plusieurs sources gouvernementales citées par l'AFP avaient prévu un remaniement "d'une ampleur très limitée". Selon une source gouvernementale, la constitution des équipes avaient demandé "énormément de temps" et il n'est pas question de retoucher aux équilibres. "On parle du remaniement comme de la révolution politique du siècle. Mais ce n'est que la question d'un porte-parolat et d'un secrétariat d'État! Gardons les pieds sur terre", renchérit un ami du Président dans le JDD.
"Il y avait trois porte-parole durant la campagne présidentielle: Griveaux, Ferrand et Castaner. Dans la mesure où Ferrand est ailleurs, Castaner ailleurs, le fait que Benjamin soit le mieux placé pour reprendre le porte-parolat n'est pas un scoop", analysait fin octobre auprès de l'AFP un poids-lourd de la majorité. Ces derniers jours, l'étoile de Benjamin Griveaux semble néanmoins pâlir et la cote de Julien Denormandie remonte. "On sait ce que veut Griveaux, mais on sait aussi que le Président ne lui donne pas toujours ce qu'il veut, et c'est peu de le dire, relevait un conseiller ministériel dans le JDD la semaine dernière. Et puis il est bien trop agressif quand il est devant un micro pour être un bon porte-parole. Et ça, le Président le voit forcément."
Les mensonges de Castaner en juin sur le remaniement "technique"
Lors du précédent bouleversement gouvernemental en juin dernier, Christophe Castaner avait assuré que le remaniement ne serait que "technique". En réalité, le Président et le Premier ministre avait largement remodelé l'équipe, sortant Richard Ferrand, Marielle de Sarnez et François Bayrou du gouvernement. Dans une interview à Konbini début août, Christophe Castaner avait reconnu qu'il avait sciemment menti aux journalistes : "J'ai expliqué que le remaniement n'allait être que technique alors que je savais que le remaniement allait être beaucoup plus lourd que cela. Mais je savais que, si je disais autre chose, j'amenais à déstabiliser les membres du gouvernement."
Le fait que Christophe Castaner soit possiblement maintenu à son poste de secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement tout en prenant la tête d'En marche mécontente en tout cas son prédécesseur Alain Vidalies : "De mon expérience à ce poste, des contacts que j'ai pu avoir avec mes prédécesseurs et successeurs, je le déconseille et ça ne me paraît pas respecter l'esprit des institutions." "Dans les attributions du poste, il y a un travail essentiel de suivi et de relations avec les présidents des autres groupes parlementaires. Il y a la nécessité du mettre du liant, il y a une fonction de conciliation, de régulation, et ça me paraît incompatible avec la fonction de dirigeant de parti politique", poursuit l'ancien ministre de François Hollande, à qui il paraîtrait "logique qu'il change alors de responsabilité ministérielle". Ce n'est pourtant pas cette option qu'Emmanuel Macron semble avoir retenue.
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