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Prières de rue à Clichy : des responsables musulmans vont porter plainte

Une plainte après qu'une centaine d’élus ont tenté d’empêcher vendredi des fidèles musulmans, qui protestaient contre la fermeture de leur lieu de culte, de faire leur prière dans la rue.

Remi Muzeau et Valérie Pecresse mènent une manifestation contre les prières des rues musulmanes, le 10 novembre 2017, à Clichy, près de Paris. Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
Eléanor Douet & AFP

L'Union des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne (UAMC) va déposer plainte contre X pour violence aggravée après un rassemblement d'élus contre les prières de rue dans cette ville, et contre le maire pour diffamation et incitation à la haine raciale, a annoncé lundi 13 novembre leur avocat à l'AFP. Vendredi, une centaine d'élus en écharpe tricolore ont tenté d'empêcher des fidèles musulmans de faire leur prière dans la rue dans cette ville des Hauts-de-Seine. Les fidèles protestent contre la fermeture en mars de leur lieu de culte en centre-ville.

"Il est patent que les élus qui manifestaient (...) ont commis des actes de violence à l'encontre des personnes de confession musulmane, avec pour unique raison leur appartenance vraie ou supposée à cette religion", est-il écrit dans la plainte contre X qui sera déposée auprès du parquet de Nanterre et dont l'AFP a eu une copie.

La plainte va aussi être déposée pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation d'actes de violences" et "manifestation illicite".

Les propos du maire dénoncés

L'UAMC a en outre décidé d'attaquer le maire de Clichy-la-GarenneRémi Muzeau (LR), pour diffamation et incitation à la haine raciale. L'association reproche à l'édile d'avoir porté des accusations graves à l'encontre des musulmans de sa ville, sur LCI vendredi dernier. "Il y a eu des prêches en arabe, des prêches avec des appels au meurtre", avait-il assuré.

"Il y a eu aussi des documents qui ont été mis dans la rue, qu'on a récupérés, avec des phrases terribles où on disait 'si vous rencontrez un juif, tuez-le', j'ai les documents", avait-il poursuivi.

Par ces propos, Rémi Muzeau a éveillé "un sentiment de haine et de crainte envers la communauté musulmane", détaille la plainte. La manifestation des élus contre les prières de rue est "une manipulation de la droite et de l'extrême-droite visant à stigmatiser les musulmans", a assuré l'avocat de l'UAMC, Arié Alimi, à l'AFP.

La nouvelle mosquée critiquée par les fidèles

Depuis mars, l'UAMC a été expulsé de sa salle de prière par la mairie qui souhaite y construire une médiathèque. Le lieu accueillait jusqu'ici entre 3.000 et 5.000 fidèles d'après les responsables. Ils s'étaient vu proposer un autre lieu de culte, les Trois-Pavillons, géré par une autre association cultuelle à 1,5 km du centre-ville.

L'UAMC juge cette mosquée excentrée, trop exiguë et ne respectant pas les normes de sécurité, ce que le maire récuse. 

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