Comment dénombrer les emplois issus du Made in France ?

Plus de 450 exposants ont dévoilé leurs nouveaux produits labélisés "France" cette année à Paris, porte de Versailles ©Maxppp - Aurélien Morissard
Plus de 450 exposants ont dévoilé leurs nouveaux produits labélisés "France" cette année à Paris, porte de Versailles ©Maxppp - Aurélien Morissard
Plus de 450 exposants ont dévoilé leurs nouveaux produits labélisés "France" cette année à Paris, porte de Versailles ©Maxppp - Aurélien Morissard
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Au lendemain, du salon du Made in France qui s'est tenu à Paris, peut-on dénombrer les emplois que génèrent les entreprises qui s'en réclament ?

On est bien en peine de présenter des chiffres qui soient pertinents. Déjà, il faut trouver le poste d’observation qui permet de repérer ces emplois. L'un des moyens est de partir des entreprises qui, après avoir quitté l'hexagone, reviennent. Elles relocalisent leur production et l’on assiste alors à des créations d’emplois qui rentrent, plus ou moins, dans le made in France. Comme ce mouvement est observé depuis le début de la décennie, cela donne quelques indications sur l'emploi.  

Mais les effets ne sont pas tellement importants. Pour une dizaine de délocalisations, on enregistre guère qu’une relocalisation ! C’est peu ! En plus de cela, ce n’est jamais le retour intégral de l’activité d’avant. C’est le plus souvent une ligne de fabrication qui est rapatriée.  Une ligne ou deux. Le dirigeant d’entreprise qui revient sur ses terres le fait parce que, le plus souvent, il a été déçu par son expérience étrangère. Du coup, il peut être tenté de rapatrier au moins une partie de ses activités en France. Mais une partie seulement… Ensuite, il ne va pas reproduire le même schéma de production, ce qui serait courir à l’échec. L’environnement a évolué. Ce qui intéresse l’industriel de retour est de passer à une nouvelle étape, une étape marketing avec de nouveaux produits, donc d’innover dans la perspective de relancer une partie de son activité. Il le fait en recourant le plus fréquemment à une robotisation de ses installations. 

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La création de postes plus qualifiés

A ce compte-là, l’emploi n'est pas complètement sacrifié. En fait, d’autres emplois sont créés, en faisant appel à d’autres qualifications et au bout des compte avec la création de postes plus qualifiés. Ce qui signifie parallèlement une demande de formation. Du coup, ce n’est pas forcément dans le bassin d’emploi précédent que l’industriel va trouver satisfaction. Une organisation nouvelle se met donc en place et l’industriel qui relocalise revoit aussi ses méthodes de management. Mais on ne voit pas que la relocalisation crée ou plutôt recrée  mécaniquement des emplois en quantité similaire et aussi durables.  

Des emplois dans la chaussure et le textile

Contrairement à ce que l'on entend, ce processus ne génère pas tant d'emplois indirects que cela. Sur le dernier semestre, de janvier à juillet,  le nombre d’emplois créés des suites de relocalisations s’élèverait à 229. C’est fort peu ! Cela laisse peu d’amplitude pour susciter des emplois indirects. En revanche, et c’est l’intérêt d’une enquête de la fédération indépendante du Made in France, de montrer qu’il existe un effet multiplicateur sur l’emploi lorsque les consommateurs se mettent à privilégier le made in France. Pour la seule industrie de la chaussure, ce sont quelques 55 000 emplois qui seraient créés. Et 160 000 dans le textile.  Mais concrètement, comment faire pour que ces emplois potentiels deviennent réalité ? Eh bien, que chacun d'entre nous achète un article français au moins une fois sur deux, en payant un peu plus cher. Un geste pour l’emploi qui peut se décider à tout moment, par exemple d’ici la fin de l’année. Encore faudrait-il le renouveler l’année prochaine, et les suivantes  !

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