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Suicide assistéLes Suisses veulent choisir l'heure de leur mort

Choisir le jour de sa mort: une option plébiscitée par toujours plus de Suisses, comme le montre une enquête du Tages-Anzeiger. En effet, 965 personnes ont pris librement une substance létale en 2015, contre 742 en 2014. Ceci alors qu'elles n'étaient que 86 à avoir recours au suicide assisté en l'an 2000.

Ce sont les femmes qui font de plus en plus recours à des organisations d'aide au suicide, note le Tagi. En effet, elles sont bien moins nombreuses (280 contre 793 hommes en 2015) à mettre fin à leurs jours de manière non accompagnée, selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique. Des chiffres, précise le journal, qui ne tiennent compte que des personnes résidant dans notre pays et qui ne comprennent du coup pas les étrangers qui viennent mourir en Suisse.

Les seniors d'abord

Ce sont d'abord les seniors qui font appel au suicide assisté. Ainsi, la moyenne d'âge des personnes ayant choisi de mourir ainsi est de 77,5 ans chez l'organisation Exit, relève le Tagi. Et parmi les 965 personnes qui ont mis ainsi fin à leurs jours en 2015, 822 étaient âgées de plus de 65 ans.

Comment expliquer ce phénomène? Pour le professeur de médecine préventive Felix Gutzwiller, c'est évident: les gens vivent de plus en plus longtemps et veulent de plus en plus décider eux-mêmes du moment de leur départ. Il souligne également que les organisations d'aide au suicide sont de mieux en mieux acceptées par le corps médical qui peinait à leur faire confiance jusqu'ici. Le scientifique relève en outre que dans les pays sécularisés la foi entre de moins en moins en ligne de compte dans les décisions.

Un phénomène qui n'est pas prêt de se terminer

Du coup, le phénomène du suicide assisté va aller croissant. Les personnes vivant jusqu'à un âge avancé, voire très avancé va continuer d'augmenter, tout comme le nombre de patients souffrant de maladie grave. En outre, la génération de seniors actuelle a vieilli avec Exit et sait qu'il est possible de choisir le moment de sa mort si besoin.

Le Tagi rappelle ainsi qu'Exit a été fondée en 1982 et que le nombre de ses membres a doublé au cours de ces 10 dernières années pour atteindre le chiffre de 105'000 fin 2016. Et selon les estimations de l'Observatoire suisse de la santé, ce chiffre doublera à nouveau à moyen terme.