Le commissaire au climat a assuré que l’UE allaient tenter de dépasser le blocage de la Pologne pour la signature de l’amendement de Doha, qui représente la seconde partie du protocole de Kyoto.
La COP23 a fait ressurgir des tréfonds des négociations un sujet que l’on pensait mort et enterré : celui de la seconde partie du protocole de Kyoto, formalisé dans l’amendement de Doha, et qui précise les engagements de chacune des parties avant 2020. Pour l’UE, il s’agit d’un engagement global de réduction de 30 % des émissions entre 1990 et 2020.
En l’absence de leadership fort pour aller plus loin, « les querelles habituelles sont revenues sur le devant de la scène, on a l’impression de faire marche arrière », constate un vieux routard des négociations.
La réclamation des pays en voie de développement, aussi anachronique soit-elle, est toutefois pertinente : les engagements de long-terme comme l’Accord de Paris sont bien jolis, mais en attendant les choses ne bougent pas beaucoup. « Se concentrer sur ce qu’il se passe avant 2020 est logique, il y a des vraies étapes à franchir », assure Pierre Cannet, responsable climat au WWF.
La présidence marocaine de la COP22 a proposé un texte global sur les enjeux pré-2020 pour résoudre le problème, adopté mercredi par les diplomates et qui fixe un espace de dialogue entre les parties. Ce texte donne aussi des gages sur les sujets de tension: l’objectif de 100 milliards d’euros de dons Nord-Sud d’ici 2020, par exemple.
Sous la pression, l’UE tente de dépasser ses divisions
Et côté Union européenne, la mobilisation a été rapide, pour faire montre de bonne volonté sur l’amendement de Doha. Mais à 27 pays. « Nous discuterons jeudi pour savoir si nous pouvons ratifier à 27 », a annoncé le commissaire au climat, Miguel Arias Canete, mercredi 15 novembre lors d’une conférence de presse.
L’amendement de Doha, n’a jamais été ratifié à cause de la Pologne, mais tous les instruments sont prêts et les pays aussi, et il existe visiblement une possibilité juridique d’outre-passer l’opposition polonaise.
Devant les demandes pressantes des pays du Sud, six pays européens ont toutefois préféré ratifier l’accord de leur côté quand bien même le sujet doit l’être avant tout par l’UE, en une fois.
Une ratification en ordre dispersé qui montre une fois encore combien l’UE a du mal à parler d’une seule voix sur le climat, malgré le mandat clair qui lui est donné par les Etats sur le sujet.
Pour l’heure, l’Espagne, le Luxembourg, l’Italie, la Hongrie, l’Allemagne et la Belgique ont déposé leurs instruments de ratification, soit 6 pays sur 28 seulement, comme en atteste le site de l’ONU.
Le commissaire Canete l’a toutefois souligné, la signature de l’UE ne permettra pas pour autant à la seconde partie du protocole de Kyoto d’être mis en oeuvre, le nombre de pays signature nécessaires (144) étant loin d’être atteint.