Le chef de file de La France insoumise a critiqué la division syndicale, responsable selon lui de la faiblesse de la mobilisation contre la réforme du code du travail.

Avantage indu, cumul d'indemnités, emplois de proches dans des mairies "amies"... Les années que le chef de file de La France Insoumise a passées dans l'Essonne ne sont pas toujours en cohérence avec son discours actuel...

AFP/JEAN-PIERRE CLATOT

"Je sais bien que le canon à merde va encore tonner". C'est dans son style fleuri habituel que, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a décidé le 15 novembre de répondre aux questions que L'Express tentait de lui poser depuis le 31 octobre à propos de son parcours dans l'Essonne. Et ce... avant la parution de l'article ! Une tentative, à l'évidence, d'imposer "son" calendrier et de désamorcer des informations potentiellement dérangeantes.

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Ce n'est pas tout. Le chef de la France Insoumise affirme aussi, au passage, avoir été informé de notre enquête par des membres de notre rédaction _ une astuce pour semer la zizanie ? "Heureusement, écrit-il, dans les deux rédactions, il existe des insoumis, à tous les niveaux. Cela me permet de savoir assez exactement les intentions et l'ambiance de haine qui m'entoure de la part de ces gens." De supposées "taupes" dont on mesure mal la valeur ajoutée : le thème de l'enquête et la liste de nos questions lui avaient déjà été transmises.

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Quel crime a donc commis L'Express pour mériter pareil traitement? Celui d'avoir voulu enquêter sur les longues années que le dirigeant de la France insoumise a passées dans l'Essonne. D'y avoir recueilli des critiques (et des compliments) à son égard en rencontrant ses amis, mais aussi - bassesse ! - certains de ses anciens adversaires. D'avoir enfin sollicité un rendez-vous afin qu'il puisse répondre aux reproches qui lui sont adressés. Une démarche journalistique on ne peut plus ordinaire, qui aura suffi à déclencher sa riposte sur internet ainsi qu'une menace de "mise en demeure" de la part de son avocate, la très médiatique Raquel Garrido, officiellement "ancienne" porte-parole des Insoumis?

Si Jean-Luc Mélenchon paraît aujourd'hui si contrarié, c'est sans doute que son comportement passé n'a pas toujours été conforme à son discours actuel. Avantage indu, cumul d'indemnités, emplois occupés par des proches dans des collectivités amies... Un tableau qui cadre mal avec les philippiques lancées par le quatrième homme de la présidentielle à l'encontre de la " caste de privilégiés, coupée des réalités de la vie du peuple" (1).

L'Essonne, un moyen de peser au sein du PS

Le paradoxe est que, selon tous les témoins, Mélenchon aura siégé à la mairie de Massy pendant 18 ans et au conseil général pendant 13 ans sans jamais se passionner vraiment pour les affaires de l'Essonne. "Cela m'a donné une compréhension approfondie de la gestion locale et une connaissance inestimable de la vie en banlieue", affirme-t-il pourtant à l'Express. "En réalité, il avait surtout compris que, pour peser au sein du Parti socialiste et ne pas être considéré comme un simple apparatchik, il fallait disposer soi-même d'une assise locale", décrypte l'ancienne rocardienne Marie-Noëlle Lienemann, qui fut longtemps sa pire ennemie à Massy avant que les deux trublions ne fassent cause commune. "Entre 1998 et 2000, nous avons déjeuné ensemble tous les lundis, confirme Michel Berson, alors président du département. Il s'occupait avec ardeur de son secteur, la communication, mais il me parlait essentiellement de politique. Les collèges, les routes, le développement local : tout le reste l'ennuyait profondément." Quoi qu'il en dise, l'Essonne restera donc toujours pour lui un moyen plus qu'une fin. Il la quittera d'ailleurs sans grands remords pour le Sud-Ouest (européennes de 2009), le Pas-de-Calais (législatives 2012), puis Marseille (législatives 2017).

Il est vrai que Mélenchon est arrivé en banlieue parisienne par hasard Au mitan des années 1970, après avoir quitté son Maroc natal, le jeune homme vit encore dans le Jura. Il y est journaliste (militant), mais, financièrement, ses affaires ne vont pas fort. C'est alors que son nom est susurré à Claude Germon par l'une de ses amies. "Tu ne pourrais pas le prendre à ton cabinet ?". Riche idée: le maire de Massy est un extraordinaire développeur local (la gare TGV, c'est lui), mais un piètre tacticien. Or ce mitterrandiste de stricte obédience a deux problèmes. Dans sa ville : une diablesse nommée Lienemann guigne sa place. Dans le département : des chevènementistes puissants contrôlent la fédération. Pourquoi ne pas confier ces satanés dossiers à ce talent prometteur?

L'intéressé accepte avec enthousiasme. "La personnalité de Germon, membre de la direction de la CGT, secrétaire national du PS et farouche adversaire de Rocard, lui convenait parfaitement, analyse Francis Lara, un excellent connaisseur du parti. Et il gagnait de l'influence en s'implantant dans un territoire proche des centres de pouvoir."

Maestria Politicienne

Organisé, travailleur, brillant orateur, doté d'une pensée politique extrêmement structurée, Jean-Luc Mélenchon, depuis ses années trotskistes, a élevé le contrôle des structures au rang des Beaux-Arts. "Lorsqu'il dirigeait la fédération socialiste, l'une de ses astuces préférées consistait à faire durer les réunions jusqu'au petit matin. Tout le monde finissait par aller se coucher, sauf une poignée de fidèles. A partir d'une certaine heure, il était majoritaire et faisait voter ce qu'il voulait", se souvient Germon.

Résultat : le jeune loup s'impose très vite comme l'un des hommes forts de son nouveau département. Entré au cabinet de la mairie de Massy en 1978, le voici premier fédéral de l'Essonne dès 1981, conseiller municipal en 1983, puis conseiller général, en 1985, dans un canton réputé imprenable. La consécration arrive en 1986 : à 35 ans à peine, ce barbichu portant costume pied de poule et cravate en cuir rose entre au Sénat. Il jubile. "C'est une gâche en or. Pendant neuf ans, t'es tranquille et tu peux faire de la politique", confie-t-il à ses amis (1). En quelques années, il s'est bâti un fief qui lui permet de faire prospérer sa petite boutique à l'aile gauche du Parti socialiste.

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Tout va ainsi pour le mieux jusqu'en 1992, lorsque, à la surprise générale, il est battu dans son canton de Massy. "Il avait beau ne pas être très présent sur le terrain, je ne pensais pas du tout être élu, raconte son vainqueur, Vincent Delahaye, aujourd'hui sénateur UDI du département. Mais Germon lui a savonné la planche en soutenant en douce un candidat écologiste, Guy Bonneau." Le maire et son adjoint sont peu à peu entrés en guerre. Ce soir-là, Mélenchon n'est pas furieux, il est enragé. "Retenez tous cette leçon! fulmine-t-il devant ses troupes. Et gardez pour toujours dans votre mémoire le nom de celui qui nous a poignardés! Bonneau!" (2). On retrouvera cette réaction de mauvais perdant au soir du premier tour de la présidentielle de 2017... Il doit patienter jusqu'en 1998 pour retrouver son siège.

Plus de mandat, mais toujours une voiture

Toutefois, à l'exception de 1992 près, il "tient" son territoire, au point d'y adopter des pratiques pas toujours orthodoxes. Une fois,même, il franchit la limite de la légalité. Au mois de mars 2004, le futur créateur de la France insoumise ne s'est pas présenté aux élections cantonales. Il ne siège donc plus au département. Seulement voilà: il y a pris certaines habitudes. Michel Berson, alors patron du département, se rappelle : "Il est venu me voir en me disant : 'Je n'ai plus de voiture et plus de chauffeurs. Et comme je ne conduis pas, cela me pose un problème. Pourrais-tu me prêter un véhicule du conseil général?' J'ai accepté."

L'information parvient aux oreilles d'un conseiller général divers droite, Christian Schoettl, qui porte plainte. Panique chez les socialistes, qui mettent aussitôt fin à ce petit arrangement entre amis. En 2007, le procureur de la République confirmera le bien-fondé de la dénonciation, mais, bon prince, se contentera d'un " avertissement solennel" avant de classer l'affaire sans suite. "Ce véhicule m'a transporté seulement 13 fois entre mars et juin 2004, pendant une période où je devais transmettre tous les dossiers dont j'étais en charge. Cela m'évitait le voyage en RER. J'estime qu'il n'y a là aucun abus", répond Jean-Luc Mélenchon à L'Express.Sans préciser combien de temps la situation aurait duré si elle n'avait pas été rendue publique.

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Les faits n'en sont pas moins établis et embarrassants pour le futur héraut du "dégagisme". D'autant que Schoettl, pour être de droite, est indépendant. Il a contribué à faire condamner Xavier Dugoin, l'ancien patron... RPR du conseil général et s'en est également pris au puissant président UMP du Sénat, Gérard Larcher."L'honnêteté fait partie de mon éducation, explique-t-il depuis son charmant village de Janvry, 600 habitants, dont il est le maire depuis 1989. Je ne supporte pas que l'on utilise l'argent public à des fins personnelles ou intéressées." Or, à l'entendre, Mélenchon aurait également dilapidé les impôts des contribuables en tant que vice-président chargé de la communication.

"Près de 94 000 francs les cartes de voeux"

Dans un rapport de 2005, la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France s'étonne: les dépenses, dans ce secteur, ont doublé entre 1998 et 2001. Plus grave, les marchés n'auraient pas toujours été distribués au hasard.

"Fin 1998, il a attribué à l'une de ses proches, Isabelle Thomas, la conception graphique de cartes de voeux et d'affiches du conseil général pour un budget extravagant de 94 000 francs", poursuit Schoettl, facture à l'appui. "Cette commande, affirme Mélenchon, a été faite au prix du marché à l'époque. Ni elle ni aucune autre n'ont jamais fait l'objet d'aucune plainte, observation ou réprimande".

Quant à l'augmentation du budget communication, "établie sur proposition du président", elle serait surtout la conséquence de la création d'un magazine mensuel du département, "diffusé gratuitement dans toutes les boites aux lettres de l'Essonne".

D'autres contradictions entre ses paroles et ses actes passés sont relevées par ses adversaires. N'a-t-il pas profité, comme il le reconnaît en réponse à l'Express, d'un prêt légal mais à taux préférentiel du Sénat afin d'acheter un appartement à Paris? N'a-t-il pas, surtout, cumulé ses indemnités de conseiller général avec celles de ministre entre le 27 mars 2000 et le 6 mai 2002, période pendant laquelle il fut un (excellent) membre du gouvernement Jospin? "Je participais aux séances plénières chaque fois que possible et à diverses rencontres entre conseillers généraux de la majorité", argumente-t-il. En 25 mois, il aura pourtant manqué les deux tiers des séances publiques auxquelles il était censé assister. Il considère également que "conseiller général n'est pas une activité à plein temps". Il demeure qu'en 2000, un "vice-président ayant délégation de l'exécutif" _ tel était son cas _ percevait 20 363 francs bruts mensuels (l'équivalent de 3892 euros de 2016), sous réserve de ne pas dépasser le plafond prévu pour le cumul des indemnités.

Mélenchon tableau présence

Le 27 mars 2000, Jean-Luc Mélenchon est nommé au gouvernement, où il restera jusqu'au 6 mai 2002. Pendant cette période, il choisit de rester président délégué du conseil général de l'Essonne, et les indemnités qui lui sont liées. Et ce malgré une assiduité problématique, comme en témoigne le relevé des présences aux séances publiques ci-dessus.

© / L'Express

Alors, intéressé, Mélenchon? Ses amis réfutent une telle interprétation. "Certes, il a déclaré un patrimoine de près d'un million d'euros lors de la dernière présidentielle, mais ce n'est vraiment pas ce qui le motive", certifie Marie-Noëlle Lienemann. "Ce n'est pas un homme d'argent, c'est un homme d'idées. Cela dit, l'argent est parfois un moyen utile pour défendre ses idées", nuance Francis Lara.

Une fille souvent embauchée par des amis

Décidément vindicatif, Christian Schoettl reproche également au futur candidat à la présidentielle d'avoir "fait embaucher sa fille par le conseil général de l'Essonne". De fait, la jeune femme a bel et bien été recrutée par l'institution en 2009. Toute la question est de savoir si cela pose un problème. Non, soutient l'intéressée, qui n'a pas souhaité recevoir L'Express mais a publié sur ce sujet un texte sur Facebook.

Ses arguments? Elle a été reçue au concours - anonyme - de la fonction publique territoriale en tant qu'adjointe administrative (catégorie C) et possédait donc les diplômes requis pour ce poste; le recrutement a suivi la procédure normale; son salaire "de 1300 euros" était modeste. De surcroît, fait-elle remarquer, son père ne siégeait plus cette année-là au département. Il était même en froid avec le PS, qu'il venait de quitter pour créer le Parti de Gauche.

Cette défense ne convainc pas Schoettl. "Il se trouve, précise-t-il, que Maryline Mélenchon a été engagée au service de la coopération décentralisée, secteur alors sous la houlette d'un élu du Parti de Gauche, Patrice Finel". Ce que confirme l'intéressé: "J'avais besoin d'un collaborateur et je savais qu'elle cherchait à revenir dans l'Essonne. Je l'ai appelée pour lui proposer le poste. Et je n'ai pas organisé d'appel à candidatures, dès lors qu'elle avait les diplômes et les compétences requis. J'en ai informé le président, Michel Berson, qui ne s'y est pas opposé." Jean-Luc Mélenchon, lui, ne serait à aucun moment intervenu.

L'affaire est aujourd'hui entre les mains de la Justice. Maryline Mélenchon, qui a assigné Schoettl en diffamation, perdu en première instance, en raison d'une erreur de procédure de son avocate... Raquel Garrido. Celle-ci - qui a refusé de communiquer avec l'Express autrement que par texto - affirme avoir depuis porté plainte avec constitution de partie civile contre Schoettl, qu'elle qualifie de "jobard". Lui se demande si cette bévue, étonnante de la part d'une spécialiste du droit de la presse, n'a pas été un moyen habile d'éviter une condamnation sur le fond. " Mon avouée, Daphné Bès de Berc, m'avait pourtant alertée la veille de l'audience", s'étonne-t-il.

Une promotion rapide

Le parcours professionnel de la jeune femme a souvent été lié à celui de son père. En témoigne sa titularisation, en 1999, à la mairie de Viry-Châtillon, conquise en 1995 par Gabriel Amard, un mélenchoniste du premier cercle - dont elle ne deviendra la compagne que bien plus tard. Elle y sera rapidement promue, dès 2004, chef du service "logement", un poste à forte responsabilité. "Ce n'est pas illégal, mais c'est étonnant pour un fonctionnaire de catégorie C sans grande expérience", remarque Jean-Marie Vilain, l'actuel maire UDI de la ville. Avis confirmé par un expert des ressources humaines dans les collectivités locales: "Ce poste n'aurait jamais dû revenir à un collaborateur si peu qualifié."

"Ce sont là de pures calomnies! réfute Gabriel Amard. Maryline Mélenchon avait toutes les compétences pour exercer cette fonction et nous n'entretenions à cette époque aucune relation d'ordre privé. En outre, le fonctionnaire qui occupait ce poste auparavant appartenait lui aussi à la catégorie C. La vérité est que l'on cherche à nous nuire parce que je me suis attaqué à une multinationale en créant une régie publique de l'eau, et que je poursuis aujourd'hui ce combat." Il demeure qu'après son départ de la mairie, en 2006, "c'est un fonctionnaire de catégorie B qui la remplace", rappelle Simone Mathieu (Parti de Gauche), qui a succédé à Amard à la tête de cette commune.

Ensuite, Maryline Mélenchon rejoint Lyon, où elle est élue en 2008 maire-adjointe du 4e arrondissement. "Dans le cadre de l'union de la gauche, ce poste était réservé au PC, mais celui-ci n'avait pas de candidat disponible et m'a proposé son nom", relate Dominique Bolliet, alors maire PS de cet arrondissement. Une difficulté d'un autre ordre surgit très vite. "Elle ne s'investissait pas dans son travail d'élue alors qu'elle percevait une rémunération mensuelle d'environ 1000 euros, poursuit l'ancien édile. Avec l'accord de Gérard Collomb, alors maire de Lyon, je lui ai donc demandé de démissionner. Ce qu'elle a fait en 2009."

Accusation sans objet

Mère d'un enfant en bas âge, Maryline Mélenchon cherche ensuite à se rapprocher de son compagnon, désormais à la tête d'une communauté d'agglomération regroupant Viry-Châtillon et Grigny. C'est à ce moment qu'elle entre au conseil général de l'Essonne, où elle restera jusqu'en 2013, date à laquelle elle sera recrutée par le conseil général du Jura.

Dans la mesure où ce département était alors dirigé par Christophe Perny, qui fut longtemps un protégé de son père, cette embauche est jugée suspecte par certains. A tort. "Maryline a dû envoyer six candidatures et passer quatre entretiens en 2013 avant d'obtenir sa mutation. Par ailleurs, nous nous sommes fâchés avec Christophe Perny lorsqu'il a refusé de nous suivre au Parti de Gauche, en 2008, précise Gabriel Amard. Comment oser dire qu'elle a été pistonnée?"

Version confirmée par l'ancien patron du Département, qui a aujourd'hui rejoint le mouvement En Marche."Depuis neuf ans, Jean-Luc Mélenchon ne me parle plus et Gabriel Amard m'a fait battre aux cantonales. Ce n'est vraiment pas grâce à eux que Maryline a été engagée, au contraire. Si j'étais aussi sectaire, elle n'y serait même jamais entrée!" Même démenti de la part de Jean-Luc Mélenchon: "Porter mon nom a fermé davantage de portes qu'il n'en a ouvert à mes proches. Ma fille est titulaire de sa fonction par concours. Insinuer qu'elle doive son poste à autre chose qu'à ses mérites et sa qualification est diffamatoire."

D'autres membres de la famille Mélenchon ont travaillé dans des collectivités amies de l'Essonne. Sa première épouse, Bernadette Abriel, a été employée comme bibliothécaire à Massy après l'entrée de son mari au cabinet du maire. "C'est moi qui l'ait recrutée, se souvient Claude Germon. Elle était restée dans le Jura avec leur fille pendant que Mélenchon était à mes côtés: ce n'était pas sain pour un jeune couple." Mais ce n'est qu'après leur séparation qu'elle entrera à la mairie de Viry-Châtillon en 2003, où elle terminera sa carrière en 2009.

En contradiction avec ses discours

Il en va de même pour l'une des anciennes compagnes de Jean-Luc Mélenchon. "Je l'ai recrutée, en effet, mais je ne connaissais pas ses liens personnels avec lui", assure Simone Mathieu, l'élue du Parti de Gauche qui a succédé à Gabriel Amard en 2006. "A cette date, nous étions séparés depuis quatre ans, ajoute Jean-Luc Mélenchon. Je ne me suis jamais mêlé d'obtenir ce qu'elle n'a jamais eu besoin de me demander. En effet mon ex-compagne est titulaire par concours de son grade d'attaché."

Sur un terrain aussi sensible, il faut se garder de toute imprécision et faire valoir deux éléments factuels. Premièrement, à l'inverse de Pénélope Fillon, aucun proche du dirigeant de la France insoumise n'est soupçonné d'avoir occupé un emploi fictif (le travail de Bernadette Abriel fait même l'objet de compliments unanimes). Et aucune intervention de sa part dans ces recrutements n'a pu être établie. Deuxièmement, en dehors du recours abusif aux voitures du conseil général, les pratiques passées de Jean-Luc Mélenchon dans l'Essonne ne sont pas illégales. Elles autorisent néanmoins à considérer avec une certaine circonspection le thème de son dernier livre, De la vertu.

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