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Le fonds pétrolier norvégien veut se désengager du… pétrole

La Banque de Norvège, qui gère le plus gros fonds souverain du monde, souhaite limiter la vulnérabilité du royaume aux évolutions rapides des cours des hydrocarbures.

Par  (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Publié le 16 novembre 2017 à 18h21, modifié le 16 novembre 2017 à 18h21

Temps de Lecture 2 min.

Sortir du gaz et du pétrole pour protéger les générations futures. La recommandation n’émane ni des écologistes, qui traînent l’Etat norvégien en justice pour exiger la fin de l’exploration pétrolière en mer de Barents, ni des Verts, qui font campagne pour une transition vers une économie durable. Non, elle provient de la Banque de Norvège, qui gère l’énorme manne financière que constitue le plus gros fonds souverain du monde, alimenté lui-même par les revenus pétroliers de l’Etat norvégien.

Dans une lettre adressée au gouvernement, la banque centrale explique que ce serait une manière de réduire la vulnérabilité de la Norvège à l’égard de la volatilité des cours du brut. D’autant que l’économie de la pétromonarchie nordique, septième exportatrice d’hydrocarbures dans le monde, est très largement dépendante du secteur pétrolier, qui représente (hors services) 14 % de son PIB.

La baisse des prix de l’or noir n’a pas seulement affecté ses revenus publics, mais aussi le rendement de ses placements. La situation inquiète la Banque de Norvège, alors que le gouvernement, composé des conservateurs et des populistes du Parti du progrès, a accru ses prélèvements dans le fonds pétrolier, ces dernières années, pour financer son budget, puisant pour la première fois en 2016 plus d’argent qu’il n’y a versé.

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Révolution du renouvelable

Le fonds continue cependant de très bien se porter, avec ses 8 273 milliards de couronnes (856 milliards d’euros), selon les données disponibles sur le site de la Banque de Norvège, où il est possible de voir en direct s’accumuler la fortune du royaume. Placés en actions, en obligations et dans l’immobilier, ses investissements dans le secteur des hydrocarbures représentent 6 % de ses actions, soit 300 milliards de couronnes.

La recommandation de la banque, précise son vice-gouverneur, Egil Matsen, « s’appuie exclusivement sur des arguments financiers et des analyses ayant trait à l’exposition totale de l’Etat au pétrole, et ne reflète aucunement une opinion quelconque sur l’évolution du prix du pétrole, la rentabilité future ou le caractère durable du secteur pétro-gazier ».

« La question soulevée par la Banque de Norvège est vaste et comporte de nombreux aspects », a réagi la ministre des finances, Siv Jensen, qui a précisé que « le gouvernement est responsable de l’ensemble de l’économie norvégienne et doit examiner la question dans son ensemble ».

Les Verts, qui disposent d’un siège au Parlement, ont immédiatement réagi en exigeant que le gouvernement tienne compte de cette « opinion professionnelle », annonçant qu’ils étaient prêts à proposer un texte de loi si la ministre n’en prenait pas l’initiative. « C’est un avertissement clair au secteur énergétique norvégien que la révolution du renouvelable tourne à plein régime et qu’elle est enfin en route vers la Norvège pétrolière », a commenté l’économiste Vert Per Espen Stoknes.

En mai 2015, le Parlement norvégien avait voté la décarbonisation du fonds pétrolier, qui avait suspendu ses investissements dans les compagnies tirant plus de 30 % de leur chiffre d’affaires du charbon.

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