Publicité

COP23: une vingtaine de pays renoncent au charbon (et contredisent la stratégie de Trump)

Un bulldozer déplace du charbon à Powhatan Point en Ohio (États-Unis). JOSHUA ROBERTS/REUTERS

À l'initiative du Canada et du Royaume-Uni, une vingtaine de pays dont la France, ont renoncé au charbon, tandis que les États-Unis relancent ce combustible très polluant.

Une vingtaine de pays, à l'initiative de deux partenaires historiques des États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, ont annoncé jeudi matin, à Bonn (Allemagne), lors de la COP23, la création d'une nouvelle alliance qui vise à fermer les centrales au charbon au plus tard en 2030. Cette initiative, baptisée «Powering Past Coal Alliance», autrement dit «l'Alliance pour faire du charbon une énergie du passé», a été rejointe notamment par la France, le Costa Rica, les îles Fidji, le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande, l'Italie et la Nouvelle Zélande.

La France envisage de fermer ses centrales au charbon, au plus tard en 2021, soit deux ans plus tôt que ce qui était prévu. Mais il faut rester prudent sur les ambitions de l'Hexagone. L'an dernier, la précédente majorité avait annoncé la sortie de fait du charbon à court terme, au moyen d'une hausse de la taxe nationale sur les émissions de dioxyde de carbone. Finalement, la France avait renoncé à cette progression: les problèmes sociaux provoqués par la fermeture de ses centrales n'ayant pas été anticipée.

Néanmoins, cette nouvelle coalition est une action collective qui contredit la stratégie conduite actuellement par les États-Unis. En 2017, après cinq années de baisse, les émissions de dioxyde de carbone liéee au charbon devraient augmenter légèrement aux États-Unis, du fait d'un renchérissement du prix du gaz naturel. Surtout, le président américain Donald Trump a annoncé son intention de relancer cette énergie du 19e siècle, qui contribue toujours à 40% de la production d'électricité dans le monde.

Croissance américaine malgré une baisse des émissions de CO2

La représentante américaine, Judith Garber, sous-secrétaire aux Affaires scientifiques, à l'environnement international et aux océans des États-Unis, a rappelé le message de Donald Trump pour sortir de l'accord de Paris le plus tôt possible -ce qui ne pourra se faire avant novembre 2020- ou d'en renégocier les termes -ce qui n'est pas possible. Elle a souligné l'importance de l'atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre) sans mentionner toutefois l'adaptation (des mesures immédiates pour faire face au réchauffement), l'autre pilier de la lutte contre le dérèglement climatique.

Et malgré les craintes du président américain, l'atténuation est possible sans remettre en cause la croissance. Les États-Unis «depuis 2005 ont réduit de 11,5% les émissions de dioxyde de carbone en affichant une hausse de la richesse nationale de 15%, ajustée de l'inflation», a expliqué la représentante américaine à la tribune de la COP23.

Judith Garber a indiqué que la stratégie américaine serait de continuer à utiliser les différentes sources d'énergie, y compris le nucléaire, l'éolien, le solaire et les combustibles fossiles pour maintenir la sécurité d'approvisionnement des États-Unis et du monde entier.

Les États-Unis envoient une diplomate à la COP23

Dans ce but, des accords bilatéraux seront poursuivis, en particulier avec la Chine et l'Inde, notamment dans les «smart-grid» (réseau électrique intelligent) et le CCS, la capture et le stockage du carbone, une technique utilisée pour réduire les émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Enfin, elle a évoqué «l'impact des changements climatiques», sans remettre en cause cette notion, pourtant contestée par Donald Trump et un grand nombre de ses conseillers. Judith Garber, diplomate de formation, avait été auparavant ambassadrice en Lettonie pendant le premier mandat de Barack Obama.

COP23: une vingtaine de pays renoncent au charbon (et contredisent la stratégie de Trump)

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
161 commentaires
  • dsdqqsdqs dsdsqdqsdqs

    le

    La France, en 2017, a augmenté ses importations de charbon americain de 217% pour compenser l'irrégularité de la production d'énergie «verte». Trump rie, le consommateur français pleure.

  • neurone_

    le

    Est ce que les plats servis et les petits fours étaient bons, et la salle chauffée ... parce que c'est la l'essentiel :

  • Géo désolé cette identité existe déjà...

    le

    Vu la pénurie d’énergie en prévision pour l'hiver prochain,la France achètera peut-être du charbon à la Pologne ou au Royaume Uni....en terme de pollution aux particules, ce serai bien hypocrite...
    Mais pas d’inquiétude, Yannick Jadot a dit sur RTL lors de l’émission de Calvi le 15 novembre au matin qu'une météo sans vent ni soleil cela n'existait pas !

À lire aussi

Les incroyables secrets de la momie décapitée enfin révélés

Les incroyables secrets de la momie décapitée enfin révélés

INFOGRAPHIE - Connaissez-vous l'histoire de la momie d'Amenhotep Ier, décapitée par les pilleurs de tombe et restaurée par les embaumeurs de la 21e dynastie ? Grâce aux scanners de tomographie, des images numériques saisissantes nous dévoilent la vie post-mortem trépidante de ce pharaon de 35 ans.