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Ce qu’il faut retenir du discours de Robert Mugabe

Alors qu’une procédure de destitution devait être engagée à son encontre, le plus vieux dirigeant du monde n’a pas annoncé son départ, au cours d’une longue allocution télévisée.

Le Monde avec AFP

Publié le 19 novembre 2017 à 11h47, modifié le 21 novembre 2017 à 17h55

Temps de Lecture 2 min.

Agé de 93 ans, Robert Mugabe est le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète.

L’essentiel

  • Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, n’a pas renoncé au pouvoir, dimanche 19 novembre, malgré la pression de ses opposants.
  • Il a tenu un discours de vingt minutes, depuis son palais présidentiel, dans lequel il a mentionné des « désaccords » et présenté des réformes.
  • Son propre parti, la ZANU-PF, l’a exclu dimanche et a menacé d’enclencher une procédure de destitution dès lundi.

Le chiffre

37 ans

Agé de 93 ans, Robert Mugabe est le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète. Il dirige le Zimbabwe depuis trente-sept ans, aux commandes depuis l’indépendance, en 1980. Le « libérateur » du pays n’avait jamais plié devant ses opposants et a conservé une main de fer sur le pouvoir. Il avait même prévu de se présenter à l’élection présidentielle de 2018, assurant qu’il comptait régner jusqu’à ses 100 ans.

Mais dans la nuit de mardi 14 novembre à mercredi 15 novembre, M. Mugabe a été déposé par l’armée, qui a pris le pouvoir mais nié tout « coup d’Etat », attendant du président qu’il démissionne de lui-même. Dans le même temps, l’ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, limogé une semaine plus tôt, et surnommé le « Crocodile », a annoncé son retour dans le pays.

Expulsé de son propre parti

Au cours de son allocution télévisée de dimanche, Robert Mugabe a assuré, à la surprise générale, qu’il présiderait, dans les prochaines semaines, le congrès du parti au pouvoir, la ZANU-PF. Les responsables du parti avaient pourtant annoncé plus tôt l’exclusion du chef d’Etat, désormais remplacé par Emmerson Mnangagwa. Ce dernier sera, selon le ministre chargé de la cybersécurité, désigné comme candidat du parti à la présidence du Zimbabwe.

La ZANU-PF a également annoncé qu’elle enclencherait au Parlement la procédure de destitution du président Robert Mugabe s’il ne démissionnait pas avant lundi.

L’image

Le président Robert Mugabe s’est exprimé à 21 heures, depuis son palais présidentiel, au cours d’un discours retransmis en direct par la télévision d’Etat ZBC, accompagné de cinq généraux de l’armée assis à sa droite.

La phrase du jour

« Nous soutiendrons toute procédure de destitution et appelons à manifester mercredi. »

Chris Mutsvangwa, le chef de l’association des anciens combattants – qui avait appelé à une grande manifestation à Harare, la capitale, samedi – a qualifié de « déconnecté de la réalité » le discours de Robert Mugabe. Il avait déjà appelé à sa démission. « Nous irons jusqu’au bout », a-t-il assuré dimanche, estimant que Robert Mugabe n’avait plus qu’à démissionner et à quitter le pays : « Il essaye de marchander pour s’en tirer dignement, mais il devra s’y faire.

Comment Mugabe pourrait quitter le pouvoir ?

  • Selon l’article 96 de la Constitution du Zimbabwe, le chef de l’Etat peut présenter sa démission par lettre au président du Parlement, qui doit en faire état dans les vingt-quatre heures.
  • Une procédure de révocation, du président, puis une résolution de destitution, peuvent être enclenchées à l’Assemblée nationale et au Sénat. Aujourd’hui, aussi bien l’opposition que le parti au pouvoir semblent favorables au départ de M. Mugabe.
  • Les militaires peuvent aussi le renverser purement et simplement, un scénario qu’ils ont écarté en s’imposant le 15 novembre. L’Union africaine (UA) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont mis en garde l’armée contre toute velléité d’évincer Robert Mugabe sans autre forme de procès.

Le Monde avec AFP

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