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Une étude prouve que lire Harry Potter rend plus tolérant

Les livres pour enfants ont comme rôle d’éduquer et de divertir, mais ils peuvent également être d’excellents vecteurs pour transmettre des valeurs humanistes aux plus jeunes. Une récente étude a prouvé que les romans de J.K Rowling avaient un impact positif très fort sur les enfants.

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#Team Gryffondor (McCaren/LNP/Shutterstoc/SIPA)
Publié le 17 nov. 2017 à 15:55

450 millions de copies traduites dans 67 langues vendues aux quatres coins du monde : les chiffres de vente de la saga Harry Potter donnent le vertige. Sans parler des films, tous d’énormes succès au box-office.

Ce qu’il est plus difficile d’évaluer en revanche, c’est l’impact psychologique que ces romans ont eu sur une génération. Compréhension d’une histoire, mémorisation, apprentissage de la lecture, découverte de personnages qu’ils ne rencontreraient pas dans leur vie quotidienne… les bénéfices de la littérature jeunesse sont très nombreux. Et s’ils pouvaient aussi permettre d’apprendre… la tolérance ?

C’est ce qu’une équipe de chercheurs a voulu mesurer pour les livres de la saga Harry Potter.

Pour les personnes ayant vécu dans une grotte et n’en ayant jamais entendu parler, les sept tomes de cette saga content la vie du jeune Harry Potter, découvrant à onze ans qu’il est, en réalité, un sorcier.

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Le thème de l’appartenance et de la race

A l’école de magie de Poudlard, où il étudie, il rencontre un grand nombre d’élèves, de professeurs et d’autres membres de la communauté magique, certains de “sang pur” (c’est à dire né de deux parents sorciers) et d’autres non… Pour insulter ces derniers, il est d’ailleurs récurrent de les traiter de “Sang-de-Bourbe” (en VF). D’autres créatures, comme les elfes de maison, sont également très stigmatisées et discriminées dans cet univers.

Harry, lui, n’a pas de préjugés et il n’hésite pas à venir en aide à ceux que la communauté magiques méprise parfois, voire à tisser de vrais amitiés avec eux, comme avec Hermione Granger, née de parents “moldus” (c’est à dire, non-sorciers). Et si ce message de tolérance avait un impact sur les lecteurs d’Harry Potter et leur manière de considérer les minorités ?

Pour répondre à cette question, les chercheurs italiens ont donc mené une étude en trois étapes. Ils ont d’abord travaillé pendant plusieurs semaines avec une classe de CM2 en Italie. Les enfants ont préalablement été sondés sur la manière dont ils voyaient les immigrés, puis on leur a lu chaque semaine un passage du livre. Certains d’entre eux n’ont eu que des extraits décrivant de la stigmatisation (comme celui où Hermione se fait traiter de “Sang-de-Bourbe”), tandis que le groupe de contrôle écoutait lui des passages plus neutres.

Le facteur clé : l'identification

Au bout de six semaines, les enfants ont à nouveau été interrogés sur leur ressenti face aux immigrés mais aussi sur leur identification au héros. Ceux qui avaient lu des extraits liés aux discriminations étaient plus positif qu’avant dans leur perception des immigrés. Et c’était d’autant plus le cas pour ceux qui s’identifiaient beaucoup à Harry Potter. 

Ensuite, les chercheurs ont mené deux enquêtes auprès de lycéens italiens et d’étudiants britanniques. Plus les élèves avaient lu des livres de la saga (et vu des films), plus ils étaient susceptibles d’avoir une attitude positive face aux homosexuels et aux réfugiés (les deux autres minorités testées par les chercheurs). A condition toutefois qu’ils s’identifient au personnage d’Harry Potter ou au moins qu’ils ne s’identifient pas du tout à Voldemort.

Bilan de l’enquête : “lire la saga Harry Potter améliore la perception que les enfants ou les jeunes ont des minorités stigmatisées”.

Claire Aboudarham

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