"Christelle", 42 ans, est la deuxième femme à avoir porté plainte pour viol contre Tariq Ramadan. Elle l’a fait le 26 octobre auprès du procureur de la République de Paris. Elle livre longuement à Marianne son histoire effrayante : la rencontre, le viol et les années de menaces.
Marianne : Comment avez-vous entendu parler de la plainte de Henda Ayari, la première femme à avoir accusé Tariq Ramadan ?
Christelle (1) : Je suivais la campagne #balancetonporc. Plusieurs fois par jour, je regardais si quelqu’un dénonçait Tariq Ramadan. J’ai commencé plusieurs fois à écrire un tweet. Je ne l’ai jamais validé. Un jour, j’ai vu le message de cette femme [Henda Ayari, la première plaignante, ndlr]. Et je me suis dit : « Maintenant faut y aller. Tu ne peux pas la laisser toute seule ». Je n’aurais pas pu me regarder en face.
Pourquoi parler aujourd’hui, alors que les faits remontent à plus de huit ans ?
Parce qu’aujourd’hui je suis assez forte. Il m’a fallu beaucoup d’années pour me reconstruire. Ce n’est pas encore fini. J’ai besoin de la justice. Et je ne regrette à aucun moment d'avoir enfin porté plainte. Plus les jours passent et plus je vois que cette décision était nécessaire pour ma reconstruction.
Comment a commencé votre histoire avec Tariq Ramadan ?
Par un message collectif souhaitant la bonne année 2009 à tous mes contacts Facebook. Il en faisait partie depuis plusieurs mois. Et il a répondu immédiatement. Un message très courtois, qui me remerciait d’avoir pensé à lui.
