PROCÈSUn banquier jugé pour avoir détourné 380.000 € du compte d’une octogénaire

Un banquier de 27 ans jugé pour avoir détourné 380.000 euros du compte d’une octogénaire

PROCÈSLe jeune homme s’était offert un appartement, des vêtements de luxe, du matériel hi-fi et des lingots d’or…
Un banquier de 27 ans est jugé pour avoir détourné 380.000 euros du compte d'une cliente octogénaire.
Un banquier de 27 ans est jugé pour avoir détourné 380.000 euros du compte d'une cliente octogénaire. - LOIC VENANCE / AFP
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

L'essentiel

  • Un banquier doit comparaître pour avoir détourné l’argent d’une cliente.
  • Il a indiqué avoir agi ainsi pour protester contre l’attitude de sa hiérarchie.
  • Il encourt une peine de cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende.

Il y a quelques semaines, il a envoyé à son avocat un article évoquant une vague de suicides parmi les employés de LCL (Le Crédit Lyonnais). Un banquier de 27 ans compte mettre en avant la pression exercée par sa hiérarchie pour tenter de justifier l’escroquerie pour laquelle il doit comparaître, ce jeudi à 13 heures, devant la 15e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Conseiller financier dans une agence LCL d’Aubervilliers, il est accusé d’avoir détourné, entre mars et décembre 2016, 380.000 euros de l’assurance-vie d’une de ses clientes âgée de 89 ans. S’inquiétant d’un changement d’adresse de l’octogénaire, le directeur de l’agence bancaire avait découvert le pot aux roses en s’apercevant que la nouvelle adresse menait, en réalité, à un appartement acheté par son employé.

Des vêtements de luxe, du matériel hi-fi et des lingots d’or

Outre ce bien immobilier, le jeune banquier s’est servi de l’argent détourné pour acquérir des vêtements de luxe, du matériel hi-fi et des lingots d’or que les enquêteurs ont saisis lors d’une perquisition. Lors de sa garde à vue, il a immédiatement reconnu les faits. Il a indiqué avoir agi de la sorte pour protester contre les propos racistes et islamophobes tenus par sa cliente mais aussi contre le manque de considération de la part de sa hiérarchie et la surcharge de travail.

« C’est une forme de suicide, plaide Manuel Abitbol, son avocat. L’argent a transité entre le compte de la cliente et le sien qu’il avait ouvert avec son propre nom. Il n’a rien essayé de dissimuler. Il a complètement craqué. » L’escroquerie était aussi un moyen de démontrer à la banque que « ses systèmes de contrôle étaient inefficaces », toujours selon son avocat.

Des mesures en interne ont « évidemment » été prises

Contacté par 20 Minutes, LCL indique qu’il s’est constitué partie civile dans cette affaire et laisse entendre que des mesures en interne ont « évidemment » été prises à l’encontre de ce salarié, sans vouloir en détailler la teneur.

Issu d’une famille aisée, selon son avocat, le jeune homme dont le casier judiciaire est vierge, encourt une peine de cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende pour « escroquerie » et « blanchiment ».

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