Une repreneuse se penche sur The Weinstein Co
Maria Contreras-Sweet, une entrepreneuse passée par l'administration Obama, a présenté une offre de reprise, qui a les faveurs de l'avocate des victimes du producteur Harvey Weinstein.
Par Elsa Conesa
Le scénario est presque hollywoodien. Le repreneur de la maison de production Weinstein, prise dans la tourmente des accusations de harcèlement sexuel impliquant son fondateur Harvey Weinstein, sera peut- être une repreneuse. Les discussions avec le fonds Colony n'ayant pas abouti, une seule offre alternative a, à ce stade, été rendue publique : celle de Maria Contreras-Sweet, une entrepreneuse passée par l'administration Obama.
Dans une lettre révélée par le « Wall Street Journal » , Maria Contreras-Sweet explique vouloir diriger l'entreprise et propose de former un conseil d'administration à majorité féminine. « Une entreprise réorganisée pour devenir une structure dirigée par des femmes serait une source d'inspiration pour l'industrie et un modèle pour montrer qu'il est possible de gagner de l'argent en respectant ses employés », écrit-elle.
La candidate ne dit pas le prix qu'elle propose - celui-ci s'élèverait à 275 millions de dollars selon la presse, ni les investisseurs qui la financent, mais ceux-ci seraient majoritairement des femmes. Et elle serait prête à injecter du cash dans l'entreprise, qui se trouve quasiment à l'arrêt dans le sillage des révélations. Maria Contreras-Sweet n'a pas d'expérience dans les médias, mais elle a fondé, et revendu, une banque ciblant la communauté latino-américaine, avant de prendre la direction du bureau des petites entreprises en 2014, sous Obama.
D'autres noms sont parallèlement évoqués comme des candidats possibles pour Weinstein Co, dont ceux de Lions Gate Entertainement, A & E, MGM, ainsi que des fonds d'investissement. Certains seraient intéressés par le seul catalogue de droits dans le cinéma ou la télévision. Les actifs de Weinstein vaudraient quelques centaines de millions de dollars, mais une vente par appartements pourrait impliquer une mise en faillite de l'entreprise dans un premier temps.
L'incertitude juridique liée aux poursuites engagées par les victimes de Harvey Weinstein, qui pourraient coûter cher à l'entreprise, rebuterait par ailleurs les repreneurs. A cet égard, Maria Contreras-Sweet a un atout en main : sa proposition est soutenue par l'avocate des victimes, Gloria Allred. La candidate souhaite au contraire mettre en place un fonds pour indemniser les victimes.
Elsa Conesa (Bureau de New York)