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L’exonération de taxe d’habitation, puissant moteur d’adhésion à Macron

Le président s’exprime jeudi devant le Congrès des maires. L’IFOP a identifié un « survote » Macron dans les villes où la taxe d’habitation est la plus élevée.

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Publié le 23 novembre 2017 à 06h42, modifié le 23 novembre 2017 à 11h27

Temps de Lecture 3 min.

L’exonération de taxe d’habitation pour 80 % des foyers tricolores (jusqu’à environ 2 500 euros de revenu réel par mois pour un célibataire, 5 000 euros pour un couple avec deux enfants) est l’un des principaux points de friction entre l’Elysée et les élus locaux. Mais elle reste une « mesure totémique » d’Emmanuel Macron « qui a contribué à son élection et qui constitue un marqueur structurant de sa politique », estime l’IFOP. Dans une étude à paraître jeudi 23 novembre, l’institut de sondage a mis en évidence une corrélation entre la popularité du chef de l’Etat et les annonces relatives à ce dispositif fiscal.

Et ce dès la présentation de la mesure. Intervenue le 24 février, soit deux jours après le ralliement de François Bayrou au candidat d’En marche !, la proposition d’exonération de taxe d’habitation a amplifié la remontée sondagière de l’actuel président, estime l’IFOP. Tombée à un plus bas de 19 % avant le 22 février, l’intention de vote en faveur d’Emmanuel Macron avait rebondi à 23,5 % après les propos du patron du MoDem. Mais elle a atteint 24,5 % après l’annonce sur la taxe d’habitation, puis 25,5 % au début du mois de mars.

« Cette mesure concrète a été l’une des seules promesses de campagne d’Emmanuel Macron mémorisées par ses concitoyens », indique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, qui rappelle que le vote Macron s’est généralement appuyé sur des aspirations plus diffuses : renouvellement politique, ancrage européen du candidat.

Triple avantage

La proposition présentait un triple avantage : s’appuyer sur un discours simple (une taxe « injuste » car fondée sur des valeurs locatives caduques, datant des années 1970), cibler des recettes fiscales perçues par les collectivités et non par l’Etat directement, et, surtout, s’adresser aux classes moyennes et populaires. L’IFOP compare d’ailleurs la mesure à la proposition de taxe à 75 % pour les plus hauts revenus « dégainée » par François Hollande en 2012. L’intention de vote en faveur du candidat socialiste avait à l’époque progressé de deux points.

Au premier tour de l’élection présidentielle, ensuite, l’IFOP a identifié un « survote » Macron dans les communes où le montant de la taxe d’habitation est le plus élevé. « Quel que soit le profil sociologique de la commune, Emmanuel Macron a obtenu (…) en moyenne entre 2,5 et 3,6 points de plus dans les communes où (…) le montant de la taxe d’habitation était le plus élevé, par rapport aux communes où il était le plus faible, note l’IFOP. Tout se passe donc comme si les habitants de [ces] communes avaient été plus sensibles (…) à la promesse du candidat. »

La question de la concentration de la charge fiscale

Enfin, l’IFOP relie la chute brutale de popularité du président, début juillet 2017 (moins 10 points), aux tergiversations de l’exécutif sur l’exonération envisagée. Le 4 juillet, dans son discours de politique générale, le premier ministre, Edouard Philippe, avait laissé entendre que la mesure pourrait être repoussée. Cinq jours plus tard, devant l’émoi provoqué par ces déclarations, Emmanuel Macron tranchait en faveur d’une application dès 2018 de ses promesses fiscales (taxe d’habitation, mais aussi impôt de solidarité sur la fortune et « flat tax »).

« Même si des maires protestent contre cette annonce dont ils pensent qu’elle va à terme les priver de ressources (…), Emmanuel Macron ne reviendra sans doute pas »

Depuis, constate l’institut, la mesure demeure « très populaire » : 72 % des Français y sont favorables, et même 80 % des personnes vivant dans un foyer « modeste » ou « pauvre », selon un sondage réalisé en septembre pour le groupe Les Républicains de l’Assemblée nationale.

« Même si des maires protestent contre cette annonce dont ils pensent qu’elle va à terme les priver de ressources (…), Emmanuel Macron ne reviendra sans doute pas » dessus, conclut l’étude. Et ce même si le débat, largement ouvert, « est aussi constitutionnel que politique : il pose la question de la concentration de la charge fiscale sur un public de plus en plus étroit », pointe M. Fourquet.

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