VITICULTURE - BEAUJOLAIS NOUVEAU Trois jours de fêtes pour conquérir la jeunesse tokyoïte

Avec 50 000 hectolitres chaque année, (contre 12 000 pour les Etats-Unis et 3 500 pour le Canada) le Japon caracole toujours en tête des plus gros importateurs de beaujolais. Le nouveau surtout, qui représente 95 % du marché. Il n’est donc guère étonnant que son déblocage, le 16 novembre, donne lieu, comme en France, à une grande fête dans tout le pays.

Particulièrement à Tokyo. Cette année, la société de communication Sopexa, chargée de la communication des vins du Beaujolais par Inter Beaujolais, mettra les petits plats dans les grands pour une cible bien définie : les jeunes de 20 à 30 ans.

Un quartier branché pour trois jours de fête

Dans le quartier d’Omotesondo et plus précisément à « Commune 2nd », où près de 5 000 jeunes Tokyoïtes viennent manger et boire un verre chaque jour, le beaujolais coulera à flot. Dans les nombreux foodtrucks mais aussi au sein d’un stand spécifique tenu par des sommeliers. « Cette manifestation intitulée ‘‘matsuri’’ (festival NDLR) se déroulera du jeudi 16 novembre, à 15 heures (décalage horaire oblige) au samedi 18 novembre », indique Charles Durand, directeur Asie Pacifique & Sopexa Japon. De nombreuses personnalités de la TV seront présentes et les soirées animées par des DJ’s très prisés.

Autre nouveauté pour la communication japonaise, les affiches promotionnelles. Cette année, ce ne sera pas le visuel réalisé par l’artiste Jean-Charles de Castelbajac pour la France qui s’affichera sur les murs japonais mais celui créé par Minami, une artiste designer Japonaise, sélectionnée parmi 120 autres lors d’un appel à participation. « De la joie dans la simplicité » tel est le maître mot de l’artiste pour la réalisation de ce visuel qui tend à séduire tous ceux qui dégusteront 50 000hectolitres en une dizaine de jours (soit 3 litres par personnes environ).

« Cet engouement pour le beaujolais nouveau tient au fait que les Japonais sont très attachés à la saisonnalité des choses. Ils aiment fêter le printemps, le premier melon, les premières fleurs sur un cerisier… », souligne Charles Durand.

Quant aux crus du beaujolais, leurs ventes restent très marginales au Japon (4 000 à 5 000 hectolitres). « Pour cause, indique Charles Durand, la concurrence est rude et tous les pays représentés (Italie, Chili, Espagne etc.). Puisque les Japonais ne lisent pas l’alphabet français ‘‘morgon’’ par exemple ne signifie rien pour eux. Le prix est donc pratiquement le seul critère de choix. »

Les dernières statistiques d’exportation des douanes, au Japon, pour les 7 premiers mois de l’année 2017 indiquent « une baisse globale de - 5 % du volume, mais + 21 % en valeur. Le vignoble se vend dont un peu moins cette année, mais plus cher. L’AOC Beaujolais (hors nouveau) est à +80 % et les crus + 48 % », indique Inter Beaujolais.