En France, les supporters dénoncent une «répression disproportionnée» de leurs activités

Les incidents se sont multipliés dans les tribunes françaises depuis plusieurs semaines. Ces événements ne manquent pas de poser problème et nécessitent une prise de conscience générale.

Des fumigènes lors de Bordeaux-OM le week-end dernier (en haut, à g.), des insultes de supporteurs marseillais à l’adresse de Patrice Evra à Guimaraes (Ligue Europa, en haut à dr.), un envahissement du terrain à Lens lors de la venue de Brest (L 2, ci-dessus à g.), des projectiles sur Neymar lors du clasico (ci-dessus, à dr.) : les incidents dans les stades sont fréquents cette saison.
Des fumigènes lors de Bordeaux-OM le week-end dernier (en haut, à g.), des insultes de supporteurs marseillais à l’adresse de Patrice Evra à Guimaraes (Ligue Europa, en haut à dr.), un envahissement du terrain à Lens lors de la venue de Brest (L 2, ci-dessus à g.), des projectiles sur Neymar lors du clasico (ci-dessus, à dr.) : les incidents dans les stades sont fréquents cette saison. AFP/ NICOLAS TUCAT ; MIGUEL PEREIRA/ ZUMAPRESS/ MAXPPP ; PHOTOPQR/ «LA VOIX DU NORD»/ PIERRE LE MASSON/ MAXPPP ; LP/ GUILLAUME GEORGES

    C'est un dossier où tout s'emmêle et où il est facile de tomber dans l'amalgame et les analogies suspectes entre supporters, ultras et hooligans. Bref, c'est un sujet sensible. Quel est le constat? Depuis plusieurs semaines, des fans français se signalent en envahissant les pelouses ( Lens - Brest, Saint-Etienne - Lyon, Bordeaux - Marseille; tentative lors de Monaco - OM), une infraction pénale selon l'article 332-10 du Code du sport pouvant conduire à un an de prison et 15 000 euros d'amende, en provoquant des joueurs ( les Marseillais avec Evra ), en usant de fumigènes pourtant interdits (notamment PSG - Nice, encore Bordeaux - Marseille où un ado de 17 ans a perdu deux phalanges à cause d'un pétard), en les insultant ou en tentant de les empêcher de tirer un corner (les Marseillais avec Neymar).

    Un week-end d'actions « pacifiques »

    Cela se passe souvent devant les caméras de Canal +, et donc tout le monde le voit et tout le monde en parle. Un chiffre inquiète le football français et montre qu'il s'agit d'une vraie tendance inquiétante : selon nos informations, 800 fumigènes ont été allumés lors des treize premières journées de L1, contre 376 la saison dernière à pareille époque. Quatre clubs (dont Bordeaux et le PSG) concentrent 75 % de ces engins pyrotechniques craqués. Mais si l'on parle de tout, il faut aussi évoquer, par exemple, la sublime ambiance ce mercredi au Parc lors de PSG - Celtic. Cependant, l'heure reste à la crispation et, dans ce contexte, les membres de plusieurs kops expriment leur colère.

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    Trente-trois associations de supporters, issues de presque autant de clubs (de la L1 au N2), s'associent pour contester « la répression disproportionnée qui entrave [leurs] activités et [leur] passion » de la part des pouvoirs publics. « Depuis plus d'un mois, les restrictions de déplacement recommencent et les sanctions par rapport à l'utilisation d'engins pyrotechniques s'aggravent : gardes à vue, interdictions de stade, amendes, inscriptions au casier judiciaire », constate Michaël Tommasi, vice-président du Collectif Ultras Paris (CUP), l'un des groupes signataires du communiqué. En conséquence, le groupe des 33 promet un week-end d'actions « pacifiques » portant sur les 14e et 15e journées. Au menu, sans doute un festival de fumigènes et de banderoles revendicatives. Nouvelle tension jeudi : le CUP annonce son boycott du déplacement à Strasbourg le 2 décembre. En cause : les conditions de transport jusqu'en Alsace et d'accueil sur place.

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    Muets dans ce dossier mais inquiets en coulisses, d'après nos échos, les présidents des clubs de L1 donnent pour l'instant le sentiment de se cacher. Et malgré de nombreux rapprochements entre les pouvoirs et les fans favorisés, la loi Larrivé sur l'encadrement des supporters en France et la lutte contre le hooliganisme de mai 2016, un dialogue de sourds préside à la relation entre les deux camps.