Des corps dans la mosquée de Rawda près d'Al-Arich, dans le Nord-Sinaï, en Egypte, suite à un attentat, le 24 novembre 2017

Des corps dans la mosquée de Rawda près d'Al-Arich, dans le Nord-Sinaï, en Egypte, suite à un attentat, le 24 novembre 2017.

afp.com/STRINGER

Au moins 235 personnes sont mortes lors d'une attaque perpétrée par des hommes armés qui ont visé une mosquée dans le nord du Sinaï égyptien, selon la télévision d'État. Plus de 100 personnes ont également été blessés au cours de cet attentat qui visait les fidèles pendant la grande prière hebdomadaire. L'attentat n'a pas été revendiqué.

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Après l'attaque, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promis de répondre avec une "force brutale": "Les forces armées et la police vengeront nos martyrs et ramèneront la sécurité et la stabilité avec force très prochainement", a-t-il déclaré dans un discours télévisé.

L'attaque la plus meurtrière en Egypte

L'attaque s'est produite à Bir al-Abed, un village proche d'Al-Arish, la capitale de la province du Nord-Sinaï. D'après les autorités, les assaillants ont déclenché une explosion avant d'ouvrir le feu sur les fidèles de la mosquée Al-Rawda, parmi lesquels se trouvaient des conscrits de l'armée.

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Cette mosquée est située dans une région où les autorités combattent la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique, Wilayet al Sinaï (province du Sinai), qui mène régulièrement des attentats contre la police et l'armée.

Cette attaque est la plus meurtrière jamais perpétrée en Egypte, plus encore que l'attentat contre un avion de tourisme russe en 2015 qui avait fait 224 morts. La présidence a décrété trois jours de deuil national.

Une mosquée fréquentée par des soufis

Le chef d'un groupe bédouin qui combat l'EI a par ailleurs déclaré à l'AFP que cette mosquée est connue comme un lieu de rassemblement de soufis, adeptes d'un courant mystique de l'islam considéré comme hérétique par le groupe djihadiste. Ils ont décapité l'an dernier un chef soufi, l'accusant de pratiquer la magie, et kidnappé plusieurs adeptes du soufisme, libérés après s'être "repentis".

L'attaque pourrait aussi avoir visé la tribu de bédouins Sawarka, pour venger son soutien aux militaires égyptiens dans la lutte contre le terrorisme, rapporte l'avocate égyptienne Soraya Baghat sur Twitter.

Le Wilayet al Sinaï a déjà revendiqué plusieurs attaques contre des civils, notamment des chrétiens et des soufis. Plus de 100 chrétiens, essentiellement des Coptes, ont été tués depuis un an dans des attentats contre des églises ou des attaques ciblées dans le Sinaï et à travers le reste de l'Egypte. En février, les chrétiens d'Al-Arich avaient fui en masse après une série d'attaques violentes visant leur communauté.

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