La « Winter White House » a rouvert. Après avoir gracié deux dindes et absous un candidat républicain à un siège de sénateur des accusations de harcèlement concernant des mineures qui le visent, Donald Trump s’est envolé, mardi 21 novembre, vers la Floride. Il a passé les vacances les plus familiales de l’année – Thanksgiving –, dans son club huppé de Mar-a-Lago délaissé pendant la touffeur de l’été. Difficile de modifier les habitudes d’un septuagénaire même si ses déplacements s’avèrent coûteux pour le contribuable américain.
Les estimations varient d’une source à l’autre, mais les frais de loisir de Donald Trump pour sa première année de président ne devraient pas être très éloignés de ceux de son prédécesseur, Barack Obama, qui restait plus volontiers à Washington, pour la totalité de ses deux mandats.
Sur ce point, la parade de la Maison Blanche consiste à assurer que le président, lorsqu’il se déplace, continue de travailler d’arrache-pied. Elle a d’ailleurs vivement réagi, mercredi matin, au premier message du pool de journalistes chargé de suivre Donald Trump partout où il se trouve – il évoquait un agenda plutôt paisible. Journée au contraire bien remplie, a assuré le service de presse. Une heure et demie plus tard, le président arrivait à son club de golf de West Palm Beach, qu’il a assidûment visité les jours suivants.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président des Etats-Unis s’est rendu plus de cent fois dans une de ses propriétés : à Mar-a-Lago, dans son club de golf de Virginie ou celui de Bedminster, dans le New Jersey. Il n’a pris ses distances qu’avec son appartement de New York, à Manhattan, compte tenu de la complexité qu’implique la sécurisation des lieux, qui entraîne jusqu’à une modification des plans de vols concernant les aéroports alentours.
Une partie de golf tous les 5,1 jours
Au cours de la campagne présidentielle, Donald Trump avait promis de se consacrer exclusivement à ses concitoyens. « Je travaillerai pour vous. Je n’aurai pas le temps de jouer au golf », avait-il assuré en août 2016. Après avoir moqué des années durant Barack Obama pour ce hobby, le républicain, même s’il ne le reconnaît pas toujours officiellement, joue lui-même pourtant tous les 5,1 jours, selon la comptabilité sourcilleuse de Philip Bump, du Washington Post.
Donald Trump restant Donald Trump, même en congés, il s’est livré vendredi à un curieux exercice vis-à-vis d’un symbole qui remonte à un âge ancien mais qui lui tient manifestement à cœur. Il se trouve en effet que le titre de « personnalité de l’année » de l’hebdomadaire américain Time est sans doute jugé plus prestigieux qu’un prix Nobel par l’actuel locataire de la Maison Blanche – qui n’y a d’ailleurs convié pour l’instant aucun des Américains récompensés de cette année en Suède.
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