[La première version de cet article, publiée le vendredi 24 novembre 2017 et titrée “En Suède, Dieu n’est plus un homme”, indiquait que l’église allait désormais utiliser le pronom personnel neutre “hen” pour désigner Dieu. Il s’agissait d’une erreur, due à une fausse information reprise par la presse scandinave. Cet article a été mis à jour le mardi 28 novembre 2017]

Voilà des années que l’église suédoise – évangélique luthérienne – se demande si Dieu est un homme ou une femme. Le jeudi 23 novembre, la direction de l’église a tranché : le langage de l’église doit être plus “inclusif” et, par exemple, ne pas utiliser systématiquement la forme masculine en parlant de Dieu, explique le quotidien régional Sydsvenskan. Il y aura désormais des alternatives à la formule “Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit”. Désormais, l’on pourra changer le genre du mot “esprit” afin de le rendre féminin. Au lieu de dire “I den helige Andes namn”, version masculine de “au nom du Saint-Esprit”, il sera donc possible d’appliquer le pendant féminin : “I den heliga Andens namn”.

Enfin, une version neutre de cette formule sera aussi proposée par l’église : “Au nom de Dieu, le Trinitaire”.

Fake news

Au moment où l’église a rendue sa décision publique, une rumeur a émergé et a été reprise par plusieurs médias, dont Courrier international. Cette rumeur, explique le tabloïd Aftonbladet, indiquait que l’église appelait à faudrait utiliser le pronom personnel neutre hen pour désigner Dieu.  

Le journal anglophone The Local Sweden cite la réaction de Sofija Pedersen Videke, à la tête du comité du culte de l’église en Suède, face à cette fausse information : “Ce n’est pas vrai, ce sont des fake news. Je suis consternée et me demande d’où ça vient ?”

“Dieu est au-delà du genre”

L’archevêque de la Suède, Antje Jackelén, précise que l’idée de rendre le langage plus inclusif n’est pas nouvelle. Elle ajoute :

Théologiquement, nous savons que Dieu est au-delà de nos déterminations du genre. Dieu n’est pas un être humain.”

Si cette décision a été prise maintenant, c’est parce qu’il fallait mettre à jour le manuel de l’Église – Kyrkohandboken –, qui décide du langage, de la musique, de la liturgie et de la théologie des messes en Suède. Le nouveau manuel sera mis en application à compter de mai 2018.