« J’ai failli mourir cet été. » D’une voix calme, Paul François, 54 ans, raconte l’hospitalisation qui a failli l’emporter. Rentré à l’hôpital d’Angoulême début juin pour une ablation d’un nodule à la thyroïde – « une opération relativement banale » –, il a subi cinq septicémies, suivies d’une embolie pulmonaire. « Je suis persuadé que depuis 2004 mon système immunitaire a été durablement atteint. » Il y a de cela 13 ans, ce céréalier de Charente a en effet été intoxiqué par le Lasso, un désherbant commercialisé par Monsanto, le géant américain de l’agrochimie. Plusieurs comas et de longues années de combats pour faire reconnaître sa maladie professionnelle ont suivi, ainsi qu’il le racontait dans un témoignage publié par La Vie et qui avait fait la une.
La bataille judiciaire
Un combat qui a fait grand bruit, suivi par les médias, qui l’ont baptisé, peut-être un peu trop rapidement, « la victoire du pot de terre contre le pot de fer ». La cour d’appel de Lyon, dans son arrêt du 10 septembre 2015, confirme la responsabilité de la firme multinationale dans la grave intoxication subie par Paul François. Mais moins de deux ans plus tard,
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