Un resto zéro déchet à Toulouse

O Local Bio ouvrira ses portes d'ici la fin du mois. Ce sera le troisième magasin zéro déchet de la ville, et le premier restaurant. Tout y a été pensé dans un esprit antigaspillage.

A côté de sa boutique de 80 m², Françoise Chatenoud ouvrira aussi un restaurant de 20 couverts en semaine où tout a été conçu dans un esprit antigaspi. 
A côté de sa boutique de 80 m², Françoise Chatenoud ouvrira aussi un restaurant de 20 couverts en semaine où tout a été conçu dans un esprit antigaspi.  LP/REMY GABALDA

    Au départ, Françoise Chatenoud avait un projet d'épicerie en vrac, pour limiter les emballages*. A côté de sa boutique de 80 m², elle ouvrira aussi un restaurant de 20 couverts en semaine, qui utilisera les produits de la boutique et revalorisera les fruits et les légumes un peu abîmés. L'ancienne contrôleuse de gestion dans une grande entreprise d'informatique a commencé à s'intéresser à l'écologie en 2005. « J'avais un voisin qui faisait du compost, donc je me suis mise à faire attention à mes déchets. J'ai abandonné ma voiture pour aller travailler à vélo. Je me suis inscrite dans un jardin partagé et j'ai réfléchi à changer mes modes de consommation», raconte la quadragénaire. La création, il y a trois ans, d'une épicerie sans emballages jetables, à Bordeaux (Gironde), a été le déclic.

    Chez O Local Bio, tout a été conçu dans un esprit antigaspi. Les restes seront emportés par les clients dans des contenants consignés ou iront au compost, les portions pourront être adaptées aux petits appétits, les fruits et légumes seront utilisés dans leur intégralité, écorces, tiges et feuilles comprises. Les couverts, produits en Ariège, sont en matériaux végétaux et compostables. Côté cuisine, l'offre se déclinera autour d'une formule rapide le midi, à base de produits végétaux surtout, en majorité issus de la région. Un récupérateur d'eau de pluie, installé dans la cour, servira à alimenter la chasse d'eau des toilettes et à laver les sols.

    Animations pédagogiques, ateliers de cosmétiques...

    Même le mobilier sera récupéré chez Emmaüs ou fabriqué à partir de matériaux recyclés. Dans l'épicerie, les produits seront exclusivement bio et vendus sans emballage. Certains producteurs se sont engagés à réutiliser les contenants des produits frais. La boutique proposera une large gamme de produits frais et secs, de cosmétiques et de produits d'hygiène.

    Françoise Chatenoud s'est fait accompagner par le parcours Adress, dédié aux projets d'économie sociale et solidaire. Epaulée par une associée, elle emploiera deux personnes en cuisine et à la vente. L'entrepreneuse a encore de nombreuses idées pour développer O Local Bio : elle organisera des animations pédagogiques autour du bien manger, des ateliers de fabrication de cosmétiques, des cours de cuisine pour les enfants, et investira dans un triporteur pour faire de la livraison. Ces dernières années, quelques restaurants antigaspillage ont vu le jour, comme Simone Lemon, à Paris et le Chicon pressé, à Lille (Nord), où l'on consomme au poids. Des épiceries naissent également dans plusieurs villes, dont Montpellier (Hérault) et Grenoble (Isère). Le début d'une révolution ?

    * 5 millions de tonnes d'emballages sont jetées en France chaque année, dont seulement 37 % sont recyclées.