La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) s’est conclue, ce 22 novembre, par une forte hausse des quotas de thon rouge. Un article de notre partenaire, le Journal de l’Environnement.
Il sera désormais possible de pêcher 36 000 tonnes de thon rouge en 2020, alors que le quota était plafonné à 23 655 tonnes en 2017. Le comité scientifique de la Commission n’avait de son côté donné son feu vert que pour 30 000 tonnes, pour préserver la biomasse des géniteurs. «C’est un quota plus élevé que jamais», a déploré l’ONG Pew, qui craint «un déclin de l’espèce dans un futur proche». Même consternation du WWF, qui rappelle que «cette hausse intervient alors que la reconstitution du stock n’est pas confirmée».
Part de l’UE en baisse
L’année prochaine, les quotas de thon rouge vont déjà grimper à 28 800 tonnes puis atteindront 32 240 tonnes en 2019. La répartition par pays a également changé, l’Union européenne voyant sa part réduite de 59% à 54%. Soit 15 850 tonnes en 2018, 17 536 tonnes en 2019, et 19 360 tonnes en 2020. Victime de la surpêche dans les années 1990-2000, le thon rouge est visé depuis 2007 par un quota de pêche afin de reconstituer le stock.
La CICTA n’a en revanche pris aucune décision quant aux modalités de pêche autorisées, ni quant aux pourcentages de prises accessoires, selon Bertrand Wendling, directeur de la plus grosse coopérative de pêcheurs de Sète.
Pas d’avancée sur le requin-taupe bleu
De son côté, la protection du requin-taupe bleu n’a pas avancé d’un iota. «Alors qu’il figure parmi les espèces de requins les plus vulnérables capturées dans l’océan Atlantique, la Commission n’a pris que des mesures minimales pour réduire sa pêche», déplore l’ONG Pew dans un communiqué. Seule consolation: la CICTA a décidé de lancer, à partir de 2018, un nouveau mode de gestion du thon albacore de l’Atlantique Nord qui pourrait conduire, selon Pew et le WWF, à modifier les captures d’autres espèces.