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ReportageDéchets nucléaires

EN VIDÉO - Dans la Loire, le « village radioactif » souffre toujours de la mine d’uranium

Pendant 20 ans, une mine d’uranium a fait la prospérité du village ligérien de Saint-Priest-la-Prugne. Mais, en 1980, le site a fermé, la carrière a été comblée de déchets radioactifs puis inondée en guise de mesure de sécurité. Areva dit surveiller la situation, les élus voudraient parler d’autre chose et un collectif d’habitants « scandalisés » est inquiet. Reportage en vidéo.

  • Saint-Priest-la-Prugne (Loire), reportage

Saint-Priest-la-Prugne (Loire), 442 habitants, est de ces villages qui ne finissent pas de porter le fardeau de l’industrie nucléaire française. Entre 1960 et 1980, le petit bourg du Massif central a accueilli une mine d’uranium. Avec ses 700 emplois, elle a fait la prospérité de ce coin de moyenne montagne, isolé des villes et éloigné des grands axes.

Mais depuis presque 40 ans, tout a changé.

La mine a fermé et la carrière à ciel ouvert a été comblée par 1,3 million de tonnes de minerais radioactifs, issus du traitement de l’uranium. En guise de sécurité, Areva avait jugé suffisant de recouvrir le tout d’une lame d’eau de deux mètres. « Un scandale », ont alors jugé des riverains réunis depuis en collectif. D’autant que, d’après les relevés, les radiations à quelques centaines de mètres du village sont presque 70 fois supérieures à la moyenne naturelle. Areva se veut rassurante : sans exposition prolongée, aucun risque pour la santé. Les experts indépendants sont plus inquiets.

Pressé par les associations et les pouvoirs publics, le géant du nucléaire dit suivre de près la situation mais a renoncé, en 2015, à faire construire de nouvelles installations plus protectrices — le confinement du minerai sous une couche solide. Entre les habitants, les associations, Areva et les élus, tout semble aujourd’hui paralysé.

À Saint-Priest-la-Prugne, ce feuilleton de presque quarante ans commence même à agacer certains. Mme la maire, par exemple, aimerait tourner la page, parler d’autre chose. De l’économie locale, qui se porte bien, ou du dynamisme du tissu associatif. Ras-le-bol, dit-elle, que Saint-Priest-la-Prugne soit réduit à un surnom bien lourd à porter, celui de « village radioactif ».


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