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Opel : PSA prêt à se retourner contre GM

+VIDEO. Le groupe français envisagerait de réclamer une compensation de plusieurs centaines de millions d'euros à General Motors. Pour PSA, l'ex-propriétaire d'Opel n'aurait pas été transparent sur son plan CO2.

Par Pierre Demoux, Julien Dupont-Calbo

Publié le 29 nov. 2017 à 15:02

Tandis que Karl-Thomas Neumann, l'ancien patron d'Opel,  , PSA tâche d'écoper la mauvaise surprise qu'il dit avoir découverte sous le capot allemand - à savoir une stratégie anti-CO2 plus que lacunaire. Selon Reuters, le groupe serait même prêt à se retourner contre General Motors, l'ex-propriétaire d'Opel, en demandant une compensation d'environ 500 millions d'euros. Soit presque la moitié du montant de la transaction finalisée au coeur de l'été…

Le groupe estimerait que GM lui aurait transmis des informations faussées sur la feuille de route environnementale de sa branche européenne. « Nous avons pris conscience que l'entreprise allait dans le mur quelques jours après le closing », expliquait début novembre Carlos Tavares, le patron de PSA.

Le groupe hexagonal, qui n'a formellement engagé aucune démarche, estime que le préjudice pourrait s'élever jusqu'à 800 millions d'euros, précise Reuters. PSA risque en effet une amende à neuf chiffres en 2021 s'il ne respecte pas l'objectif C02 qui lui a été attribué par Bruxelles.« Dans ce type de transaction, il peut y avoir des ajustements de prix a posteriori », pointe une source au fait du dossier. Selon nos informations, un certain nombre de sujets sont d'ailleurs toujours sur la table de PSA et General Motors, comme l'informatique ou les achats de l'entité allemande.

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Pour GM, tout est dans les clous

« Nous n'avons connaissance d'aucune réclamation déposée par PSA », confirme-t-on chez GM, où l'on juge que le groupe français a mené « un processus de « due diligence » robuste incluant ses salariés et beaucoup d'experts et d'avocats. Nous leur avons fourni des informations substantielles ».

On ne nous a pas montré la face cachée de la Lune.

De son côté, la direction de PSA ne fait aucun commentaire pour le moment. « Quand nous avons acheté Opel à General Motors, on ne nous a pas montré la face cachée de la lune », a pourtant renchéri Carlos Tavares il y a quelques jours dans la presse allemande - dans une allusion à peine voilée.

VIDEO. Opel : PSA prêt à se retourner contre GM

Au siège d'Opel, Karl-Thomas Neumann misait gros sur l'Ampera-E pour satisfaire aux futures exigences européennes, mais cette berline électrique est tout, sauf rentable. Ceci explique peut-être d'ailleurs pourquoi le dirigeant a été débarqué au printemps par ses nouveaux employeurs. L'état-major français, très inquiet, a donc décidé en urgence de ne pas en faire trop pour ce véhicule, et surtout de refondre totalement le programme d'Opel. Qui projetait à la base de ne sortir qu'un véhicule électrique (l'Ampera E) et un modèle hybride plug-in (le Grandland X) sur 17 nouveaux modèles attendus entre 2017 et 2020.

Désormais, la marque à l'éclair entend commercialiser quatre modèles électrifiés sur base PSA d'ici trois ans, dont une citadine Corsa électrique. « Nous pensons avoir la solution avec notre nouveau plan. Mais celui-ci aura un impact en termes d'investissement », affirme-t-on chez PSA - l'action Peugeot a perdu près de 4 % mercredi à la Bourse de Paris.

La raison de la vente d'Opel

A vrai dire, le problème est identifié depuis le début des négociations entre les deux parties. C'est même la raison pour laquelle le groupe américain a décidé de couper sa branche européenne. « Avec le durcissement des normes en Europe, il faut beaucoup investir. Cela ne colle pas avec notre future plateforme citadine conçue pour les pays émergents », expliquait en mars Dan Amman, le numéro 2 de GM.

Pierre Demoux

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