Des militaires mobilisés dans le cadre de l'"Opération Sentinelle", destinée à faire face au risque terroriste en France, le 25 juillet 2016 à leur quartier général du Fort de Vincennes

L'enquête porte également sur "une plainte pour agression sexuelle, déposée contre le militaire en amont de son suicide" (image d'illustration).

afp.com/IAN LANGSDON

Le parquet d'Évreux a ouvert une enquête pour harcèlement après le suicide d'un militaire homosexuel, indique ce mercredi la procureure de la République Dominique Puechmaille. "L'enquête a été déclenchée" le 17 novembre, jour du suicide, "à la suite de la découverte d'un courrier au domicile de la personne, évoquant des faits de harcèlement", selon la magistrate.

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Mais l'enquête porte également sur "une plainte pour agression sexuelle, déposée contre le militaire en amont de son suicide", ajoute la magistrate. "Aucun scénario n'est privilégié à ce stade. C'est une enquête globale, longue et délicate." Elle a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de l'air.

"Insultes à caractère homophobe" quotidiennes

L'époux de la victime, Sylvain Dumont, affirme que le sergent "subissait des insultes à caractère homophobe (...) tous les jours à son travail". Il assure que son mari, âgé de 37 ans, a écrit dans son courrier que son supérieur hiérarchique voulait "le détruire".

D'après cette même source, le militaire niait toute agression sexuelle et accusait "son harceleur" d'être à l'origine de cette procédure. Selon Sylvain Dumont, les enquêteurs ont saisi le téléphone portable du militaire, ainsi que "deux ordinateurs et des notes manuscrites".

Une plainte contre l'État

Le colonel David Desjardins, responsable de la base 105 d'Évreux où officiait le militaire, a fait savoir qu'il n'avait "pas connaissance de ces allégations [de harcèlement] avant le décès de la victime".L'officier supérieur a déclaré avoir été informé qu'une "plainte avait été déposée contre le sergent", mais qu'il n'en connaissait "pas la teneur". "Aucun signe précurseur" n'était remonté jusqu'à lui, a-t-il précisé. Le colonel, qui a indiqué que le sergent était en permission le jour de son suicide, a souligné les "excellents états de service" de la victime.

"L'armée de l'air condamne toute forme de harcèlement et d'homophobie. Cela va à l'encontre des valeurs qui nous animent", a-t-il poursuivi, ajoutant vouloir "que justice soit faite dans cette affaire".

Sylvain Dumont a affirmé qu'il allait "porter plainte contre l'État". "Je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour rendre justice à Clément", a-t-il dit.

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