Boulogne : sept heures de pagaille après la coupure d’électricité

Canal + et TF1 touchés, mais aussi des particuliers, des restaurants, des écoles… En coupant un poste source clef, la CGT Energies a semé le désordre à Boulogne ce jeudi. Elle dénonce les ordonnances réformant le code du travail ou encore les récentes fusions dans le secteur de l’énergie.

 Boulogne-Billancourt, le 30 novembre 2017. La CGT Energies a coupé le poste source situé sur le quai du Point-du-Jour, ciblant l’alimentation en électricité d’une zone où se trouvent plusieurs médias, des groupes TF 1 et Canal +.
Boulogne-Billancourt, le 30 novembre 2017. La CGT Energies a coupé le poste source situé sur le quai du Point-du-Jour, ciblant l’alimentation en électricité d’une zone où se trouvent plusieurs médias, des groupes TF 1 et Canal +. LP/A.L.

    « Vous voyez, quand les électriciens font grève, cela se remarque ! », savoure un manifestant, pas peu fier d'avoir semé le désordre, ce jeudi, à Boulogne-Billancourt. Peu après 10 heures du matin, une grosse centaine de grévistes de la CGT Energies, venus de toute la région, ont coupé un poste source situé dans le quartier du Point-du-Jour, ciblant notamment les locaux des chaînes de télévision des groupes TF 1 et Canal +.

    Des particuliers, des restaurants, des crèches, des écoles… ont également été touchés. Jusqu'à 1 500 clients ont été privés d'électricité, jusqu'à ce que tout soit rétabli vers 17 heures.

    Les grévistes entendaient dénoncer les ordonnances réformant le code du travail et les récentes fusions dans le secteur de l'énergie. Mais aussi mettre la pression sur leur direction alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) sont en cours sur les salaires. Une nouvelle réunion doit avoir lieu le 8 décembre.

    Des coupures du même type ont eu lieu dans toute la France. « Le lieu n'a pas choisi ce lieu au hasard, reconnaissait Frédéric Probel, syndicaliste CGT. Ce poste-source couvre la moitié de Boulogne et notamment le quartier où il y a plusieurs médias. Nos coupures ont été ciblées sur TF 1 et Canal +.»

    La ville envisage de porter plainte contre la CGT-Energie

    L'opération n'a toutefois pas eu de conséquence à l'antenne. « Elle n'est pas alimentée ici, souffle un reporter de CNews, la chaîne d'info du groupe Canal. Mais dans les bureaux, on ne peut quasiment pas travailler, à part certains ordinateurs qui sont sur des réseaux sécurisés. » Du côté de TF 1, un générateur a pris le relais de façon quasi instantanée.

    Les bureaux de Canal + à Boulogne. LP/A.L.

    La direction d'Enedis « condamne ces actes de malveillance et fait tout son possible pour rétablir le maximum de clients. » Quelques coupures collatérales ont également été signalées à Issy-les-Moulineaux, Sèvres et Meudon.

    Une pagaille qui a mis en colère le maire (LR) de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet : « ce qui s'est produit est scandaleux et honteux, réagit-il. On a franchi une nouvelle étape dans la prise d'otage des habitants et la mise en danger de la vie d'autrui. Tous nos feux tricolores ont été coupés, une clinique vétérinaire a dû s'arrêter en pleine opération » détaille-t-il.

    Et de critiquer le « manque de réactivité » de l'Etat. « Nous avons dû livrer des repas froids dans les écoles à midi, placer des agents partout pour compenser les feux tricolores… », poursuit l'édile, qui entend déposer plainte pour l'ensemble des dommages causés à la ville.