Humanisme et Renaissance : l'apport des pays d'Islam

Taqi al-Din al-Shami al-Assadi  et d’autres astronomes de l’Observatoire de Galata fondé en 1557 par le sultan Soliman.
Taqi al-Din al-Shami al-Assadi et d’autres astronomes de l’Observatoire de Galata fondé en 1557 par le sultan Soliman.
Taqi al-Din al-Shami al-Assadi et d’autres astronomes de l’Observatoire de Galata fondé en 1557 par le sultan Soliman.
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La violence des affrontements entre les pays d'Islam et la civilisation occidentale n’a pas empêché que circulent entre eux bien des influences culturelles. La Chrétienté a été irriguée par un flux de connaissances du côté de la philosophie, des mathématiques, de l’astronomie et de la médecine.

Avec
  • Joël Chandelier Historien, spécialiste de la médecine et notamment d’Avicenne

Quelque chose qui flotte dans l’air du temps et que je n’ai guère besoin de définir m’a incité à choisir le thème dont nous allons traiter ce matin. Il s’agit de l’apport des pays d’Islam à la civilisation occidentale au temps du Moyen-Âge, de l’humanisme et de la Renaissance. La violence des affrontements entre ces deux mondes, dessinant une géographie très mobile des dominations militaires et religieuses, n’a pas empêché que circulent entre eux bien des influences culturelles. Elle n’a pas empêché que la Chrétienté, coupée elle-même en deux entre l’Est et l’Ouest, ait été irriguée par un flux de connaissances venues de l’Islam, du côté spécialement de la philosophie, des mathématiques, de l’astronomie et de la médecine. Soit qu’il s’agît d’apports originaux, soit que, par un détour surprenant, une part de l’héritage de l’antiquité gréco-romaine, qui s’était trouvé largement occulté, ait pu être de la sorte sauvegardé et retransmis dans des pays, les nôtres, qui en retrouvèrent ainsi pleinement la saveur et la fécondité. Cette donnée de grande ampleur a été fort inégalement prise en compte, ensuite, par la conscience collective en Occident, mais l’historiographie des deux derniers siècles en a établi progressivement l’importance. Comme en témoignent, entre autres, les travaux de mon invité, Joël Chandelier, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Paris 8 Vincennes-Saint Denis, qui s’attache ardemment à l’étude de ces phénomènes de transmission, propres à protéger, hier comme aujourd’hui, contre toutes les tentations du repli sur soi. Jean-Noël Jeanneney

Programmation sonore : 

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- Extrait d’un entretien avec Amin Maalouf, dans l’émission « Quotidien Pluriel » de Jacques Chancel, sur France Inter, le 31 octobre 1986.

- Lecture d’un texte de Gilles de Rome, disciple de Thomas d’Aquin, extraite de l’émission « Les Lundis de l’Histoire » de Jacques Le Goff, sur France Culture, le 18 octobre 1976.

- Lecture de deux textes d’Ibn Khaldoun sur l’art du calcul et sur la géométrie, par Carlos Shahin, extraite de l’émission « Les Chemins de la connaissance » de Jacques Munier, sur France Culture, le 31 octobre 2001.

- Lecture d’un texte du médecin iranien Rhasès (Al-Razi), extraite de l’émission « Les Lundis de l’Histoire » de Jacques Le Goff, par Jean-Pierre Leroux, sur France Culture, le 1er octobre 1990.

- Lecture d’un texte d’Ishâq ibn Imran, traduit par Constantin l’Africain, sur la mélancolie, extraite de l’émission « Les Lundis de l’Histoire » de Jacques Le Goff, par Jean-Pierre Leroux, sur France Culture le 1er octobre 1990.

- Lecture d’un extrait de la préface de Victor Hugo de son recueil Les Orientales (1829), dans l’émission « L’échappée belle » de Gérard-Georges Lemaire, sur France culture, le 18 juin 1993.

Bibliographie :

- Jerry Brotton, Le Bazar Renaissance. Comment l’Orient et l’Islam ont influencé l’Occident, Les Liens qui libèrent, 2011.

- Danielle Jacquart, L’épopée de la science arabe, Découvertes, Gallimard, 2005.

- Hans Belting, Florence et Bagdad : une histoire du regard entre Orient et Occident, Gallimard, 2012.

- Danielle Jacquart et Françoise Micheau, La médecine arabe et l’Occident médiéval, Maisonneuve et Larose, 1990.

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