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Police-Justice

Famille juive agressée et séquestrée: cinq personnes mises en examen

L'agression avait eu lieu le 10 septembre 2017 à Livry-Gargan. (Photo d'illustration)

L'agression avait eu lieu le 10 septembre 2017 à Livry-Gargan. (Photo d'illustration) - AFP

Cinq personnes ont été mises en examen ce vendredi, soupçonnées d'avoir participé à l'agression et la séquestration d'une famille en Seine-Saint-Denis en septembre. Elles ont été placées en détention provisoire.

Quatre hommes et une femme soupçonnés d'avoir participé à l'agression d'une famille juive séquestrée en septembre en Seine-Saint-Denis, dénoncée comme antisémite par les institutions juives et le ministre de l'Intérieur, ont été mis en examen ce vendredi, révèle l'AFP selon une source judiciaire. Tous les cinq ont été mis en examen pour vol avec arme, séquestration et extorsion en bande organisée et en raison de la religion des victimes. Ils ont été placés en détention provisoire. 

Parmi ces cinq personnes figurent trois jeunes, accusés d'être les auteurs de l'agression survenue dans un pavillon de Livry-Gargan. Les deux autres mis en examen sont un homme de 50 ans "très connu de la justice", qui serait le commanditaire, et une jeune fille de 19 ans, "complice" présumée.

Le parquet de Bobigny avait ouvert ce vendredi une information judiciaire pour vol avec arme, séquestration et extorsion en bande organisée et en raison de la religion des victimes. 

Le 8 septembre au petit matin, des cambrioleurs avaient pénétré par effraction dans le pavillon du militant associatif Roger Pinto, âgé de 78 ans, où se trouvaient également sa femme et son fils. Ils avaient d'abord séquestré le fils de la famille puis, au petit matin, s'en étaient pris à la mère et au père, qui avait reçu plusieurs coups de pied au thorax et à la tête. La famille avait été ligotée et séquestrée pendant plusieurs heures, jusqu'à ce que la femme parvienne à alerter la police.

Gérard Collomb avait dénoncé une "odieuse agression"

Selon les victimes, leurs agresseurs leur auraient lancé: "Vous êtes juifs donc vous avez de l'argent." D'après les premiers éléments de l'enquête, l'équipe aurait "repéré" l'épouse en raison "des bijoux qu'elle portait". "Ils auraient ensuite vu dans la maison des objets laissant à penser que la famille était de confession juive", a indiqué la source judiciaire. 

L'affaire avait provoqué un vif émoi dans la communauté juive, où Roger Pinto, président de l'association "de défense du peuple juif et de l'État d'Israël" Siona, a occupé de nombreuses fonctions au sein d'institutions.

Très vite, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait dénoncé une "odieuse agression" qui "semble directement liée à la religion des victimes".

L'enquête, désormais entre les mains d'un juge d'instruction, devra notamment établir si le pavillon a été préalablement "ciblé" en raison de l'appartenance religieuse de ses occupants, selon une source policière. Les victimes "pensent, au regard des propos tenus par les agresseurs, qu'ils ont été agressés car juifs", avait dit Marc Bensimhon, leur avocat, au moment des faits. Mardi, le préfet de police de Paris Michel Delpuech avait estimé que les conditions de l'agression "laissaient peu de doute quant au caractère antisémite de cette action crapuleuse".

La vidéo-surveillance décisive

L'enquête, menée par la Sûreté territoriale sous la direction du parquet de Bobigny, a abouti "grâce à un long travail d'exploitation de vidéo-surveillance, de téléphonie et de traces ADN", selon la source judiciaire. Parmi les personnes interpellées, un homme de 50 ans, incarcéré courant septembre dans une affaire de recel de cartes bleues et présenté comme le commanditaire, et trois jeunes âgés de 20 à 23 ans, soupçonnés d'être les auteurs de l'agression. Les enquêteurs de la Sûreté territoriale du département avaient également interpellé en Seine-Saint-Denis une jeune fille de 19 ans, "complice" présumée, qui se serait rendue à un distributeur automatique au matin du 8 septembre pour retirer de l'argent avec les cartes bancaires des victimes, auxquels les malfaiteurs avaient aussi dérobé bijoux et espèces.

L.A., avec AFP