Conférences : Hollande dans les pas de Sarkozy

François Hollande, qui raillait Nicolas Sarkozy, se prend à son tour au jeu des conférences rémunérées. La prochaine est calée le 12 décembre à Dubaï mais le mystère plane  toujours sur le montant de sa rémunération...

Désormais, François Hollande assume lui aussi de se faire payer pour des discours aux quatre coins du monde, comme à Séoul (Corée du Sud) le 17 octobre.
Désormais, François Hollande assume lui aussi de se faire payer pour des discours aux quatre coins du monde, comme à Séoul (Corée du Sud) le 17 octobre. AFP/MEHDI FEDOUACH

    C'est l'histoire d'une hypocrisie française. François Hollande, qui raillait volontiers l'appât du gain de Nicolas Sarkozy, se prend à son tour au jeu des conférences rémunérées. Mieux, l'ancien «président des impôts» fait de la défiscalisation ! De l'aveu de ses proches, s'il reverse en partie les revenus de ses conférences à sa Fondation, La France s'engage, c'est certes pour la financer, mais aussi pour éviter de voir ses impôts s'envoler. «Ça posait un petit souci fiscal», glisse l'un de ses fidèles.

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    Hollande assume donc désormais de se faire payer pour des discours aux quatre coins du monde, comme à Séoul (Corée du Sud) le 17 octobre. «Il a une valeur, il considère qu'il n'y a pas de raison qu'il se brade», insiste son ami Michel Sapin. «Mais ça n'est pas l'essentiel de son activité, il n'est pas dans une démarche de monétisation de son expérience», ajoute un proche, qui relève qu'il n'était pas payé à Lisbonne (Portugal) le 7 novembre ni à Bordeaux vendredi, et qu'il se consacre d'abord à sa Fondation, dont il remettra les prix à dix lauréats, le 15 décembre en présence de personnalités comme Claire Chazal.

    Montants confidentiels

    On le sait peu, mais Hollande est inscrit au Washington Speakers Bureau (WSB), prestigieuse agence où il côtoie George W. Bush, Tony Blair ou Nicolas Sarkozy. C'est le WSB qui a calé sa prochaine conférence, payée, le 12 décembre à Dubaï. Combien ? Mystère. «Les montants sont confidentiels, c'est contractuel», élude son entourage. Qui précise qu'il est « bien classé, car ancien chef d'Etat», et reçoit «beaucoup de demandes», notamment d'universités comme Oxford, Cambridge ou la Sorbonne. Le portrait que dresse de lui le WSB dans son catalogue est, de fait, élogieux. «Ça correspond à une reconnaissance de son action. A l'international, il a laissé une bonne image de la France sur la Syrie, le Mali, celle d'un président qui reste droit face aux attentats», salue la sénatrice PS Frédérique Espagnac, fidèle historique.

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    Ce qui ne manque pas de faire sourire Sarkozy, tant critiqué pour avoir été le premier ex-président à assumer ses conférences rémunérées. «Lui n'a jamais été dans l'hypocrisie, ça constitue un travail. Il en est fier», vante un sarkozyste, qui indique que l'ancien président était en septembre au Mexique et sera bientôt en Chine et à Singapour. Ceux qui pariaient que sa cote sur le marché des «speakers» allait flancher avec ses défaites électorales se trompent. «C'est revenu au haut niveau de 2012», indique son entourage, qui refuse de fournir le moindre chiffre. Entre 75 000 et 200 000 €, selon des estimations jamais démenties par le camp Sarkozy, qui se gausse des critiques.