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Libye : le Congrès limoge le premier ministre, Ali Zeidan

Ali Zeidan a été démis de ses fonctions mardi par le Parlement, à l'issue d'un long bras de fer entre l'exécutif et le législatif, qui a quasiment paralysé le pays, en proie au chaos et à des velléités séparatistes.

Le Monde avec AFP

Publié le 12 mars 2014 à 00h08, modifié le 12 mars 2014 à 09h26

Temps de Lecture 3 min.

Ali Zeidan a été démis de ses fonctions mardi par le Parlement, à l'issue d'un long bras de fer entre l'exécutif et le législatif, qui a quasiment paralysé le pays, en proie au chaos et à des velléités séparatistes.

Le premier ministre libyen a été démis mardi 11 mars de ses fonctions par le Parlement, à l'issue d'un long bras de fer entre l'exécutif et le législatif qui a quasiment paralysé le pays, en proie au chaos et à des velléités séparatistes.

« Le Congrès a voté pour le retrait de la confiance au premier ministre, Ali Zeidan, avec 124 voix et a chargé le ministre de la défense, Abdallah Al-Theni, d'assurer l'intérim jusqu'à la nomination d'un nouveau chef de gouvernement dans un délai de deux semaines », a annoncé le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique du pays.

Peu après cette annonce, M. Al-Theni a prêté serment devant le Congrès, selon des images de la télévision nationale.

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Dans la soirée, le procureur général libyen a émis mardi soir une interdiction de voyage à l'encontre d'Ali Zeidan. Selon un document publié par la page Facebook du bureau procureur général, le désormais ancien premier ministre a été interdit de voyager en raison de son implication présumée dans une affaire de détournement de l'argent public. Mais selon des médias libyens, M. Zeidan aurait déjà quitté le pays.

Les détracteurs de l'ex-chef du gouvernement au Congrès avaient déjà essayé à plusieurs reprises de faire tomber le gouvernement, mais n'avaient jamais atteint les 120 voix nécessaires sur les 194 élus du CGN.

« Le retrait de confiance du gouvernement » figurait ainsi quotidiennement à l'ordre du jour du Congrès depuis plusieurs mois.
M. Zeidan, un indépendant appuyé par les libéraux, était en effet régulièrement critiqué pour n'avoir pas su rétablir la sécurité en Libye, plus de deux ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Il accusait en retour les islamistes de vouloir l'éjecter pour prendre le pouvoir.

GROGNE DE LA POPULATION ET DE LA CLASSE POLITIQUE

Le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Theni a précisé que les milices armées empêchaient, sous la menace, les services de l'Etat de fonctionner dans la capitale.

A Washington, la porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki, a « salué » le travail de M. Zeidan, « qui a dirigé une période fragile de la transition en Libye ». « Nous savons que les transitions politiques prennent du temps, et particulièrement pour passer de quatre décennies de dictature à un système réellement démocratique », a-t-elle ajouté.

Mais si le gouvernement était pointé du doigt depuis l'entrée en fonction de M. Zeidan, en novembre 2012, le Congrès fait également face, de son côté, à la grogne. Sa décision unilatérale, fin décembre, de prolonger de dix mois son mandat, jusqu'au 24 décembre 2014, a en effet provoqué la colère d'une grande partie de la population et de la classe politique, qui réclament désormais sa dissolution. Sous la pression de la rue, le gouvernement a établi une nouvelle feuille de route prévoyant des élections « anticipées » législatives et présidentielle, avant même l'adoption d'une Constitution. Mais le Congrès n'a pas donné de calendrier précis et n'a pas trouvé de consensus sur le mode d'élection du président : au suffrage universel ou par le Parlement.

Mardi, le Congrès a finalement décidé par un vote de laisser le futur Parlement, dont la date d'élection n'a pas été fixée, décider de la nature de l'élection présidentielle.

LE PÉTROLE AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS

Des rebelles, ici dans le port d'Al-Seda, ont chargé un pétrolier battant pavillon nord-coréen, dans un nouveau geste de défi à l'égard des autorités, le 11 mars.

Pendant ce temps, des factions et des groupes d'ex-rebelles rivaux forment un cocktail dangereux qui pourrait faire basculer le pays dans la guerre civile. Les autorités n'ont jusqu'à présent pas réussi à former une police et une armée professionnelles, et, signe de leur faiblesse, elles sont régulièrement la cible d'attaques. Ali Zeidan a lui-même été enlevé durant quelques heures par un groupe armé en octobre. Le CGN a été aussi attaqué la semaine dernière par des protestataires et deux députés ont été blessés par balle.

Carte de la Libye, en voie d'éclatement.

Le Congrès reproche aussi à M. Zeidan de n'avoir pas résolu une crise pétrolière qui dure depuis plusieurs mois, précisément depuis la fermeture des principaux ports pétroliers par des protestataires. Le chargement d'un pétrolier battant pavillon nord-coréen, ce week-end, au profit de rebelles autonomistes, a ravivé les critiques contre le premier ministre, en particulier après l'échec de l'arraisonnement du pétrolier par la marine libyenne.

Excédé, le Congrès a annoncé lundi la formation d'une force militaire chargée de « libérer » les sites pétroliers, une opération qui pourrait raviver des tensions et rivalités tribales et des velléités séparatistes dans l'Est.

Le Monde avec AFP

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