Albert Einstein à l'université de Princeton le 15 mars 1954. Le monde scientifique retient son souffle dans l'attente jeudi après-midi d'une annonce sur les fameuses ondes gravitationnelles théorisées par Albert Einstein

Albert Einstein a fait du principe d'équivalence entre gravitation et accélération le pilier de sa théorie de la relativité générale.

afp.com

Faute d'éléments contraires, Albert Einstein a toujours raison. Le satellite français Microscope a confirmé sa théorie de la relativité générale selon les premiers résultats de cette mission publiés dans la revue Physical Review Letters.

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Le but de Microscope était pourtant de trouver une brèche dans le principe fondateur de la théorie du physicien. Mais pour l'instant, le microsatellite, lancé en avril 2016, n'est pas parvenu à la mettre en défaut. Au contraire. Les premiers résultats "démontrent avec une précision inégalée" que les corps tombent dans le vide avec la même accélération, a annoncé ce lundi le CNES, l'agence spatiale française.

Tester la chute libre

Expédié à 710 km de la Terre, Microscope (MICROSatellite à trainée compensée pour l'observation du principe d'équivalence) est chargé de tester dans le vide et dans l'espace l'universalité de la chute libre, en visant une précision 100 fois meilleure que sur la Terre.

C'est le savant toscan Galilée qui a établi dès le début du 17e siècle que tous les corps (plume ou plomb), quelle que soit leur masse ou leur composition, tombent de la même façon dans le champ de gravité de la Terre, s'il n'y a pas de frottement dû à l'air.

L'universalité de la chute libre peut être vue comme signifiant l'"équivalence" entre la force gravitationnelle et les "forces d'inertie" qui apparaissent quand on est par exemple dans un mouvement d'accélération. Albert Einstein a fait du principe d'équivalence entre gravitation et accélération le pilier de sa théorie de la relativité générale.

Une théorie "plus vraie qu'on ne le pensait"

Sur Terre, le principe d'équivalence a été vérifié avec un degré de précision relative de l'ordre de la 13e décimale. L'objectif de la mission Microscope, qui doit durer jusqu'à la fin de 2018, est d'aller jusqu'à une précision à la 15e décimale. L'instrument a réussi à atteindre une précision à la 14e décimale.

"En termes de précision, on fait déjà dix fois mieux que les meilleures expériences sur Terre ayant testé le principe d'équivalence", a déclaré Pierre-Yves Guidotti, responsable du projet d'exploitation Microscope au Cnes. "C'est une bonne nouvelle en ce sens que cela dit que la théorie d'Einstein est encore plus vraie qu'on ne le pensait", a dit le physicien Thibault Damour, co-auteur de l'étude. "Mais pour les théoriciens de la physique, cela aurait été encore plus excitant de trouver quelque chose de nouveau."

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