Les archives de Neil Young, cette éternelle promesse 

Le temps ne semble avoir aucune prise sur le rocker canadien, dont le rythme de production ne faiblit pas. Gestionnaire compulsif de ses archives, il fait coïncider leur ouverture au public, en ligne, avec la sortie de son nouvel album, “The Visitor”. Les fans étaient à l’affût… et sont encore déçus. 

Publié le 05 décembre 2017 à 13h30

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h38

Aaaaaaaah, les archives de Neil Young… L’arlésienne du rock depuis des décennies et le fantasme absolu de tous les fans du Loner. Leur publication a été évoquée dès les années 80, régulièrement annoncée et reportée (on y a vraiment cru en 1999 et puis… non), avant qu’apparaisse enfin un premier volume en 2009. Ceux qui se le sont procuré se souviennent de leur légère déception.

Arrêté en 1972, soit au début de l’incroyable pic créatif de l’auteur de Tonight’s the night, le coûteux monolithe faisait la part belle aux photos et documents annexes (pour ne pas dire anecdotiques) mais pas franchement aux inédits – la plupart étaient déjà sortis au compte-goutte, de manière décousue, quelques années auparavant et ce dès le triple-album Decade en 1977. Mais on s’accrochait à une promesse : ce coffret interactif allait s’enrichir de trésors cachés grâce à notre lecteur Blu-Ray connecté. Promis, juré. Las, l’objet de notre convoitise a pris la poussière sur une étagère, en attendant un hypothétique volume 2.

Neil Young en 2014

Neil Young en 2014 © Ken Kulpa/CAMERAPRESS/GAMMA RAPHO

Et puis, alors que l’on n’y croyait plus vraiment, l’infatigable Canadien a annoncé le mois dernier la mise en ligne gratuite de toutes ses archives, le 1er décembre 2017, à l’occasion de la parution de son nouvel album, l’inégal The Visitor. De fait, armé d’un espoir perdu, le visiteur avide et fan de toujours a arpenté dès son ouverture les moindres recoins du site www.neilyoungarchives.com, avec, encore une fois, la perspective d’accéder à l’intégralité de l’œuvre, albums inédits inclus.

Mais, comme rien n’est jamais simple avec le grand Neil, nos attentes ont une fois de plus été douchées. Provisoirement peut-être. Sur ce site, il est vrai sans précédent et plutôt agréable à l’emploi (mais le tuto de dix minutes réalisé par l’artiste himself n’est pas de trop !), on retrouve très vite la bonne vieille timeline des archives de 2009, augmentée de toutes les œuvres officielles parues de 1972 à aujourd’hui.

Fort bien, mais on connait déjà la chanson, même si Young jure que la qualité sonore est exceptionnelle, comparée à celle des vilains MP3 (une lubie que l’on ne partage qu’à moitié). Et puis, griffonnés sur des Post-it intercalés entre des pochettes bien connues, les titres de disques perdus qui nous font saliver depuis des lustres (Homegrown, GarageToast…) attirent notre attention. Inutile de cliquer comme un damné dessus – on a déjà cassé notre souris ! –, ces trésors ne sont pas encore offerts au public…

Neil Young promet de les mettre à disposition selon son bon vouloir, dans les prochains mois… sans doute lorsque l’accès à son site ne sera plus gratuit, vers mi-2018. Il attend de fédérer un maximum d’abonnés pour proposer un tarif léger. Payer pour écouter cette discographie fantôme ne pose aucun problème, c’est même plutôt logique. Mais il va falloir attendre, encore et toujours… Au risque d’être déçu des trouvailles, après tant d’années à les avoir rêvées ? Il serait bon toutefois que le Loner s’active enfin, car pour paraphraser un de ses morceaux-phares, la rouille ne dort jamais.

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