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Le gouvernement ne va pas revenir sur la revalorisation automatique du Smic

Prenant le contre-pied d'un rapport d'experts sur le sujet, le ministère du Travail a rappelé mardi son attachement à la revalorisation automatique du Smic. Celle-ci doit intervenir au 1er janvier 2018.

Arnaud Focraud , Mis à jour le
Le ministère du Travail dirigé par Muriel Pénicaud s'est dit mardi "attaché" à la hausse automatique du Smic.
Le ministère du Travail dirigé par Muriel Pénicaud s'est dit mardi "attaché" à la hausse automatique du Smic. © Reuters

Le gouvernement ne va pas se lancer sur ce chantier-là, peut-être trop sensible politiquement : le calcul du Smic ne sera donc pas revu. La question agitait le milieu politique alors qu'un rapport d'experts préconisant une réforme du salaire minimum avait fuité mardi dans la presse. Le ministère du Travail y a apporté une réponse en fin d'après-midi, en se disant "attaché" aux règles actuelles de revalorisation du Smic. Celui-ci "est une pierre angulaire" du modèle social français et "tout travail doit être rémunéré par un salaire juste et décent", a rappelé le ministère à ce sujet.

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Aujourd'hui, l'Etat dispose d'une marge de manoeuvre sur le niveau de la revalorisation du Smic, même s'il ne l'a plus fait depuis 2012 . A défaut de ce coup de pouce des pouvoirs publics, le salaire minimum bénéficie chaque année d'une hausse mécanique, calculée selon deux critères : l'inflation constatée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus et la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier et employé. Lors de la dernière revalorisation, le 1er janvier 2017, le Smic avait ainsi augmenté de 0,93%, atteignant 1.480,27 euros brut mensuels (9,76 euros de l'heure) et 1.151,50 euros net.

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Le niveau de revalorisation du Smic annoncé d'ici le 20 décembre

Dans leur rapport, le groupe d'experts en question se prononce, comme il le fait chaque année depuis 2008, contre un "coup de pouce" de l'Etat au 1er janvier 2018, en évoquant les "fragilités manifestes" de l'économie française. Les économistes jugent également "nécessaire" de "réformer" la formule de calcul du salaire minimum, préconisant deux options : indexer le Smic sur l'inflation seulement ou "supprimer toute règle d'indexation obligatoire". Mais ce n'est pas la piste retenue par le gouvernement, qui doit encore annoncer d'ici le 20 décembre le niveau de revalorisation pour 2018. Le ministère du Travail n'enterre pas le rapport pour autant, soulignant que ces propositions sur l'indexation "s’intégreront" dans les réflexions en cours, notamment sur "le développement de l'intéressement - participation".

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Renouvelé en août, le groupe d'experts sur le Smic est présidé par Gilbert Cette, professeur d'économie associé à l'université d'Aix-Marseille, et se compose notamment des économistes Andrea Garnero (OCDE), Isabelle Méjean (Crest), Marie-Claire Villeval (CNRS) et André Zylberberg (CNRS et Ecole d'économie de Paris). La diffusion de leur rapport, mardi, a suscité les critiques des syndicats. "Pas envisageable", avait notamment réagi la CFDT. "Si le gouvernement retenait cette proposition, ce serait une faute économique et sociale lourde de sens, accentuant l'image d'un gouvernement des riches apparue notamment avec la baisse des APL", avait également prévenu Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. Et la CGT a "exhorté" le gouvernement d'Edouard Philippe "à ne surtout pas suivre les préconisations réactionnaires" de ces économistes.

Côté politique, la présidente du FN Marine Le Pen a elle aussi pris les devants, mardi après-midi sur Twitter, en évoquant ces "experts de la pensée unique". 

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