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Johnny Hallyday : une histoire compliquée avec l'argent et le fisc

Train de vie de star, dettes, démêlés fiscaux : les questions d'argent ont poursuivi Johnny Hallyday toute sa vie.

Par Les Echos

Publié le 6 déc. 2017 à 13:47

« Dans ce monde, rien ne peut être considéré comme étant certain, à part la mort et les impôts ». Américanophile convaincu,  , aurait pu faire sienne cette sentence de Benjamin Franklin. 

Amateur de grosses motos et de voitures de collection, le rocker national menait grand train. Il voyageait au gré des saisons entre ses résidences Marnes-la-Coquette (ouest de Paris), Gstaad (station huppée des Alpes suisses), Saint-Barthélémy dans les Antilles, et Los Angeles. Bref, vu de l'extérieur, toute la panoplie de la star cousue d'or.

Surtout, il trustait régulièrement le classement des chanteurs français les mieux payés : en 2016, il est encore deuxième avec 16 millions d'euros de revenus, selon le magazine Capital.

Mais en dépit de ces chiffres avantageux - plus de 100 millions de disques vendus en 60 ans de carrière -, de tournées marathon et de juteux contrats publicitaires, « Johnny est un + travailleur pauvre + […] qui ne possède pas de capital, excepté son patrimoine immobilier », ont écrit Catherine Rambert et Renaud Revel dans leur livre « Johnny, les 100 jours où tout a basculé » (2010). 

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Un rockeur couvert d'hypothèques

A qui la faute ? Tout d'abord, à lui-même et à son train de vie flamboyant. Il a toujours dépensé sans compter pour ses proches et les nombreux « potes » invités à suivre ses virées aux quatre coins du monde. « J'ai dû le dissuader de m'offrir sur un coup de tête une toile d'Andy Warhol », a raconté un jour un de ses amis.

Ensuite, à une relation houleuse avec son label. En 2004, son divorce avec Universal jette une lumière crue sur ce côté « panier percé ». Johnny avait alors accusé sa maison de disques d'avoir mis en place un « système » pour l'asservir en profitant de sa situation financière désastreuse et tenté - en vain - de recouvrer la propriété des bandes originales de ses chansons. Les audiences furent l'occasion d'un grand déballage. On y a découvert un rockeur couvert d'hypothèques, faisant appel à son label pour payer ses factures, éponger ses dettes et assouvir ses caprices… comme ce prêt de 5 millions d'euros destiné à l'achat d'un yacht.

Au fil des années, Universal s'était porté garant auprès du fisc, avait racheté sa maison de Ramatuelle (la célèbre 'Lorada') et un hôtel particulier du XVIe arrondissement de Paris. En contrepartie, Johnny avait régulièrement accepté des modifications de son contrat, lui avait cédé ses droits à l'image et ses droits sur le merchandising.

Démêlés à répétition avec le fisc

Ses démêlés avec le fisc ont aussi abondamment défrayé la chronique, au point de devenir un sujet politique. Dès 1975, l'administration fiscale le fait condamner à de la prison avec sursis et exige le remboursement de 100 millions de francs d'arriérés, somme qu'il ne réglera que dans les années 1990.

Assujetti à l'impôt sur la fortune en France, il s'est régulièrement retrouvé au centre des polémiques sur les exilés fiscaux. Comme en 2006, lorsqu'il a demandé la nationalité belge - en souvenir de son père, disait-il, avant d'y renoncer. Puis à nouveau lorsqu'il a décidé de s'établir une partie de l'année en Suisse, expliquant en avoir « marre, comme beaucoup de Français, de payer ce qu'on nous impose comme impôts ». Des propos qui, quelques mois avant la présidentielle, avaient déclenché une tempête politique.

Ces dernières années, il était devenu résident fiscal aux Etats-Unis où ses plus jeunes filles étaient scolarisées. « En France, la réussite, c'est louche, on trouve ça dégueulasse », déplorait-il en 2013 dans son autobiographie 'Dans mes yeux'.

Vidéo - Johnny Hallyday: les chiffres d'une carrière folle

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