“Le premier projet de centrale solaire dans la zone de Tchernobyl devrait débuter le mois prochain, commente Bloomberg Technology. C’est une nouvelle étape dans le plan d’investissement de 100 millions d’euros destiné à développer les énergies renouvelables dans la zone d’exclusion.”

L’explosion de l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en 1986, a imposé la mise en place de cette zone d’exclusion d’un rayon de 30 kilomètres, dans laquelle ni habitations ni agriculture ne sont depuis possibles. “La radioactivité permanente rend dangereuse toute exploitation agricole et forestière de la région, et donc les énergies renouvelables seraient un bon moyen de rentabiliser ce désert”, explique le site d’information.

Un tiers de l’électricité produite par l’ancienne centrale

En juillet 2016, trente ans après le plus important accident nucléaire en Europe, le ministre de l’Écologie ukrainien présentait un projet visant à convertir cette zone en l’une des plus grandes fermes solaires au monde, “et ainsi réaliser près d’un tiers de la production d’électricité de l’ancienne centrale quand elle tournait à plein régime il y a 30 ans, selon le gouvernement ukrainien”, détaillait alors le quotidien britannique The Guardian.

Pour attirer des investisseurs, l’Ukraine propose des terrains à bas coût et assure des tarifs de rachat de l’électricité attrayants. L’entreprise ukrainienne Rodina Energy Group Ltd ainsi qu’Enerparc AG, une société spécialisée dans les énergies propres, basée à Hambourg, en Allemagne – qui mènent conjointement ce premier projet de un mégawatt pour un montant de un million d’euros –, ont obtenu un contrat leur garantissant 15 centimes d’euros le kilowattheure jusqu’en 2030, soit près de 40 % plus cher que les coûts actualisés du solaire en Europe, selon Bloomberg Technology.

Un marché risqué

“Si les prix sont élevés, c’est tout simplement que ce marché comporte des risques, explique Pietro Radoia, spécialiste en énergie solaire à l’institut Bloomberg de recherche et de conseil sur les énergies BNEF. J’imagine que les investisseurs cherchent à faire le plus de bénéfices.” D’autres sociétés se montrent intéressées par le projet, parmi lesquelles la française Engie, d’après PV Magazine, un média spécialisé dans le photovoltaïque, ou les chinoises GCL System Integration Technology Co Ltd et China National Complete Engineering Corp.